LOSER DE RIEN Dans la catégorie minable » avec option «paumé», Jonathan Ames est le premier de sa promotion. « Héros » (avec de très grands guillemets) de la série «Bored to death», il tente d’assurer en tant que détective privé.
En fait, même dans la plus simple des enquêtes, Jonathan foire. En règle générale, il apporte plus des complications que des résolutions. A la base, Jonathan Ames aimerait bien être écrivain. Il cale lamentablement sur son deuxième roman, il se fait larguer par sa petite amie qui lui reproche d’abuser, entre autres, du vin blanc.
Trafic de sperme
Par dépit, il passe une annonce sur internet, proposant ses services comme privé, tout en précisant qu’il ne possède pas de licence. Et cela va très vite se voir au gré des épisodes. Même pour aider son meilleur ami, Ray Hueston (joué par Zach Galifianakis, le barbu fou de « Very Bad Trip »), dont le sperme est l’enjeu d’un trafic parmi des couples de lesbiennes, il sera brillamment à côte de plaque.
Il y a un peu de Woody Allen, première période, celle de « Prends l’oseille et tire-toi », dans cette série
«Bored to death», diffusée aux USA par HBO entre 2009 et 2011, est passé très discrètement à la télé française. Il y a un peu de Woody Allen (première période, celle de «Prends l’oseille et tire-toi !») en elle. Elle tient la route aussi par ses personnages secondaires. Ted Danson campe un patron de presse jouissivement décadent. Il pense plus à fumer de l’herbe et à draguer que diriger un titre dont les ventes sont en chute libre. Zach Galifianakis, la nouvelle coqueluche des comédies américaines, reste très «sobre», subissant les frustations new-age de sa compagne.
Déconnade pince-sans-rire
Les saisons 1, 2 et 3 se dénichent plus ou moins facilement dans les grandes surfaces. La 3e et dernière a été tournée juste avant que Ted Danson ne soit engagé sur la série «Les Experts». On évoque un téléfilm de 90 minutes pour terminer honorablement les aventures de notre trio. Mais cette promesse date de janvier 2013 et semble rester dans l’air depuis… Peu d’espoir de résurrection malgré un fan club acharné… Ce qui ne suffit pas toujours à convaincre des décideurs de chaînes.
Pour une fois, prenez un peu de temps pour regarder les bonus du DVD. L’interview du créateur de la série, Jonathan Ames (eh oui, il porte le même nom que son zéro…), constitue un joli numéro de déconnade pince-sans-rire.
Joël Cerutti