Hier, je me suis rendu à un procès et, sans que je m’y attende, cela a aussi été (un peu) le mien. Des avocats ont taillé un costard à la tronçonneuse à ces salauds de journalistes de la RTS, de la SFR. Plus ma pomme, un honneur insigne dont je me remets ce matin…

Initialement, dans cette superbe salle boisée d’un bâtiment historique du XVIe siècle, nous étions là pour évoquer l’article 173 du Code pénal Suisse. Celui qui traite de diffamation, d’injure, d’atteinte à l’honneur. Le procès se situait dans les rebondissements d’un dossier que je traite depuis un sacré bail. Publique, l’audience du tribunal autorisait la présence de journalistes. J’en étais le seul représentant et qu’est-ce que j’ai pris ! Cela a été ma fête bien avant le 22 août (ou le 13 juillet pour la Saint Joël…).

Les avocats de la partie adverse – ceux qui devaient justifier pourquoi leurs clients avaient versé dans le 173 – ont adopté une ingénieuse stratégie. Ils ont pété les arrêtes, broyés les nageoires pour être sûr que le poisson soit noyé.

Plutôt que d’être sur le milieu du terrain – les déclarations des frangins dans les médias haut-valaisans ou par mails avec des pièces falsifiées – les « ténors » ont dégagé en touche. Ils ont distribué des cartons rouges à ces fumiers de journalistes qui ont souillé, terni, salopé, la réputation de cette famille virginale. Ahhhh, ils ont injurié ferme ces gogos de reporters qui ont gobé les mensonges d’un escroc, d’un menteur à répétition, qui induit sans cesse leur médiocre profession dans l’erreur et l’horreur des contre-vérités. Ce qui explique pourquoi ces pauvres victimes (leurs clients si solvables), sous pression, ont eu des mots dépassant le fil si fragile de leurs pensées. Cause et effets, te me suis ?

Je te résume des volées de bois vert qui se sont éternisées sur à peu près 4 heures.

Je ne vais surtout pas faire ma « choupette ». La force lancée par des papiers musclés initie une réplique proportionnelle. C’est la loi de Newton : « Toute action entraîne une réaction égale. » Tu tapes, ils répliquent. Normal. Avec cette smala, on ne s’échangera pas des smileys sur FB, sûr et certain (en plus je recommence à piquer au niveau de la barbe). Ceux qui en ont les moyens cognent plus fort que d’autres. Cette famille – avec une centaine (!) de procédures sur une décennie – possède de gras compte en banques.

Durant le procès, j’ai hérité d’œillades sombrement torves de leurs avocats. Ils avaient demandé à la juge – lorsqu’ils ont compris qui j’étais – de m’éjecter de la salle, ce qui leur a été refusé. Lors d’interminables plaidoiriesdont une à rallonges et morne qui ferait passer une voix d’aéroport pour le chanteur d’AC/DC – les autres médias en ont aussi pris pour leurs grades. Tu ne te rends pas compte combien les journalistes sont crédules ! Lorsqu’une pièce leur est fournie, tu penses qu’ils ne contrôlent rien, ne recoupent que dalle et la prenne pour argent comptant ! Et ces enquêtes séparées qui débouchent sur des conclusions identiques, c’est d’un conformisme! Deux émissions télés ont été passées à la moulinette pour leur propension à « biaiser » les infos. Bizarrement, aucune de ces réalisations n’a été dénoncée au médiateur de la SSR, au Conseil de la presse et la menace de plainte pénale s’est bornée à l’effet d’annonce.

Avec le temps, cela te surprendra, j’ai fini par ressentir de l’empathie. Ce duo – qui a pris ses libertés avec le 173 – est imbibé de cette mentalité où les Seigneurs piétinaient leurs crottes de vassaux d’une semelle dédaigneuse. Du vintage cérébral qui émerge des brumes de siècles défunts. J’ai peut-être la faiblesse de croire qu’il s’agit d’une espèce en voie d’extinction. Celle de ces dinosaures qui se prennent pour des autruches et montrent leurs fesses à la météorite qui leur fonce dessus. « Jurassic World : Fallen Kingdom » sort le mercredi 6 juin 2018 au cinéma. Le lundi 4 juin, j’ai vécu une avant-première inattendue et pétrie d’enseignements, moi je dis…

Joël Cerutti

PS: Tu comprendras que je ne situerai pas le procès ni n’indiquerai le contexte ou le nom de la famille en question… elle a déjà tellement souffert…

Une réponse

  1. « Du vintage cérébral qui émerge de siècles défunts », Lol, j’aime beaucoup, je ne sais de qui il s’agit, mais si tu avais été dans la robe de l’avocat, ils auraient eu du soucis à se faire, « …et à la fin je touche! » dirait Cyrano. Chapeau bas, le ridicule ne tue pas, mais ceux-là vont agoniser de leur mort mesquine et pas franche !

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