CONFESSION D’UN ARTISAN HEUREUX  Dès ce samedi 8 novembre, « Le Valais surprenant et (d) étonnant – 2 » arrive dans les librairies. Pour la première fois, je vous dévoile ses coulisses d’écriture. Ou comment transformer un être relativement paisible en un forcené de la plume un tantinet autiste !

Voilà. Pendant des mois, j’ai vécu avec le Guide 2 sur l’écran lisse de mon Mac. Je l’ai nourri de textes, de photos, vivant au quotidien en tête à tête avec lui. Ce lundi 3 novembre, je le tiens en vrai dans mes mains.

C’est la fin de certaines appréhensions. Le début d’autres.

Passer de la 2D à la 3D, cela comporte son lot d’émotions. Impossible d’être blasé parce que, soudainement, il devient une réalité matérielle, que l’on peut toucher. C’est la fin de certaines appréhensions. Le début d’autres. L’espace d’un article, pénétrez dans l’esprit d’un artisan des mots, vous comprendrez mieux certaines choses !

Ils pensaient avoir la paix…

Le Guide 2, toujours impertinent, sur « Le Valais surprenant et (d) étonnant », est né à cause de ma grande gueule. Un 21 décembre 2013, cuisiné à la radio par Daniel Fazan, je laisse partir dans le feu de la conversation, que j’avais de la matière pour une suite. Enfin… Des fiches enlevées du livre. Une quinzaine qui, à vue d’œil, représentait entre 30 et 40 pages…

Je ne peux pas servir du réchauffé. Par respect envers le lecteur ou moi-même.

L’après-midi même, lors d’une séance de dédicaces à la Vidondée, la responsable marketing des éditions Slatkine me propose formellement de continuer l’aventure. Janvier 2014, je repars en chasse. Tous les amis que j’avais sollicités pour le tome I – et à qui j’avais promis enfin une paix royale – sont à nouveau sollicités. Les pauvres ! Et d’autres s’ajoutent à ce noyau de base. Je reprends les textes mis de côté… et je les réécris, les complète ou les élimine. Je ne peux pas servir du réchauffé. Par respect envers le lecteur ou moi-même.

Comme de la nitro

Durant plusieurs mois – jusqu’en juin pour être précis – je collecte les infos. Car, entre-temps, d’autres mandats professionnels arrivent. Si je comptais sur mon éditeur vénéré pour payer les croquettes de mes chats, cela ferait longtemps qu’ils seraient anorexiques !

On ne gagne pas vraiment sa vie avec un Guide. L’auteur perçoit 10 % du prix de vente et cela s’arrête là.

On ne gagne pas vraiment sa vie avec un Guide. L’auteur perçoit 10 % du prix de vente et cela s’arrête là. Donc, il y a intérêt à concentrer le temps de l’écriture.

Celui du Guide 2 a pris dans les cinq semaines où j’ai été à proprement parler assez autiste. Comme tous les hommes, je ne gère qu’une seule chose à la fois. Là, c’était pondre, photographier, mettre en page, passer au sujet suivant. Avec des journées qui démarrent à 5 heures du matin. J’étais un cadeau empoisonné avec, à l’intérieur, de la nitroglycérine concentrée. Il ne fallait pas trop me secouer !

La ruse des archives

Et il y a eu les impondérables de la météo… L’été pourri n’a pas facilité les prises de vues. Par bonheur, des amis m’ont ouvert leurs archives, leurs stocks de photos dans lesquels j’ai pu puiser. Sans Jean-Louis Pitteloud, la partie du Haut-Valais du Guide 2 n’existerait tout simplement pas !

À un moment, le nez dans le guidon, les fautes et les répétitions vous glissent devant les yeux.

Porter la casquette à la fois du rédacteur et du graphiste ajoute un petit stress. Est-ce que l’un n’occulte pas l’autre ? Le texte ne risque-t-il pas de pâtir du temps passé sur la maquette ? À un moment, le nez dans le guidon, les fautes et les répétitions vous glissent devant les yeux. Vous ne remarquez plus rien !

Délais tenus

Tout devait être livré pour le 15 août. J’ai respecté cette date à la minute près, fichier PDF faisant foi ! Aussitôt un tirage imprimante est parti chez une correctrice aguerrie, Paulette Berguerand. Elle ne laisse rien passer, Paulette. Elle possède la sensibilité et l’humour, contrairement à d’autres correcteurs, d’entrer dans votre style sans imposer le sien. Elle en a trouvé des coquilles et des horreurs typographiques. Même qu’elle l’a relu deux fois, le Guide ! Au point qu’il lui sorte par les trous du nez !

Cela vous force à une certaine humilité même si vous aimeriez baigner dans le perfectionnisme absolu.

Juste avant le bon à tirer, un autre ami s’est encore penché sur les 256 pages, histoire de repérer ce qui pouvait encore être bancal. Arrive le dur moment du lâcher prise, le bébé part vers les rotatives. Avec toujours l’appréhension d’avoir laissé passer des bourdes. De toute façon, il y en restera ! Cela vous force à une certaine humilité même si vous aimeriez baigner dans le perfectionnisme absolu.

Défi lancé !

Ce lundi 3 novembre, les cartons arrivent sur la table d’une salle des Editions Slatkine. Je repère dans les trente secondes une erreur technique, qui provient de l’imprimeur. Elle est minime et, si je ne la montre pas, personne ne la remarque. Le défi vous est lancé !

J’aime ces moments plus que tout. La rencontre y est directe, les échanges humains, chaleureux.

Cette légère contrariété est balayée par le plaisir de commencer les services de presse, préparer le vernissage et entamer les séances de dédicaces. J’aime ces moments plus que tout. La rencontre y est directe, les échanges humains, chaleureux. Tout ce qui compose la force, la sève positive de ce canton quand il ne s’ingénie pas à nous jouer la ronde des affaires.

Les autres chantiers

Dans mon bureau, sur l’étagère de mes dossiers, il y a un casier. Rempli de notes non-utilisées pour le Guide 2. Pour le moment, mieux vaut n’en parler à personne et surtout pas à mon entourage ! De toute façon, pour 2015, il y a deux autres livres déjà en chantier et commandés… Sans oublier d’autres mandats espérés. Et toute la révolution du site de PJ Investigations qu’il faut initier. Cela vous occupe un journaliste indépendant. Et je jure d’être socialement plus… abordable !

Joël Cerutti

Séances de dédicaces (déjà!) prévues pour le Guide 2:

– le 8 novembre, dès 15 h 30, à « Des livres et moi » (Martigny)
– le 28 novembre, dès 17 heures, à « La Liseuse » (Sion)
– le 12 décembre à la « Librairie du Baobab » (Martigny) dès 18 heures,
– le 17 décembre à la librairie « Idées-lire » (Bramois), encore vers 17 heures
– Le 20 décembre à la Librairie « Zap » (Sierre), dès 14 heures…
– le 22 décembre à « La Potinière » d’Anzère, dès 14 heures. 

Une réponse

  1. bravo Joël, je savoure encore le 1er et me réjouis déjà de découvrir ce que tu nous as réservé dans celui-ci ! J’aime beaucoup ce Valais impertinent 😉 Bon succès !

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