BAVURES SOUS ORDONNANCE  Depuis des années, les autorités valaisannes couvrent le comportement abject d’un pédopsychiatre. Plongée dans un enfer vécu par les familles comme les patients.

Dès le 1er septembre 2012, Eric Bonvin, que «Le Nouvelliste » qualifie de «psychiatre-humaniste» arrive à la tête de l’Hôpital général du Valais. «Il mettra un point d’honneur à revaloriser la relation soignant-patient», garantit le quotidien valaisan. Dans le domaine, Eric Bonvin en connaît un rayon. Surtout quand il s’agit de favoriser le soignant au détriment du patient.

Directeur jusqu’alors des institutions psychiatriques du Valais romand, Eric Bonvin possède l’art et la manière de couvrir ses collaborateurs, même les plus tordus. Prenons le cas du Dr Calogero Morreale qui sévit en tant que ponte dans la pédopsychiatrie valaisanne.

Mépris souverain

Il est réputé pour s’attaquer aux mamans dont les enfants ont commis des tentatives de suicide. Sa méthode ? Le mépris souverain. «Quand il nous reçoit, il adopte une position avachie, de débile, sans aucune onçe d’empathie. C’est du trash. Il nous balance immédiatement : « C’est à cause de vous que votre enfant est ainsi ! » Je n’ai eu aucun soutien »,  décrit cette maman. «Il s’est acharné sur moi, je pense qu’il ne supporte pas les femmes. Je me sentais comme dans des sables mouvants, j’ai vécu une véritable descente aux enfers. Ce gars est un danger pour les jeunes», accuse cette autre mère.

C’est un taré. Il doit jouir de voir un jeune qui tente de se suicider.

«C’est un manipulateur vicieux, il profite de nos fragilités, il veut montrer que c’est lui le maître ! Il nous a traitées plus bas que terre, ma fille et moi. Un enfant doit être formaté selon ses vues. C’est un taré. Il doit jouir de voir un jeune qui tente de se suicider. Je le compare à un pédophile, c’est un malade ! » « Et c’est facile, il se trouve en face de mamans fragiles, qui ne parlent pas toujours bien le français et qui n’ont pas la force de se battre », complète encore celle-ci. C’est ainsi que le Dr Morreale. filme une séance avec une maman effondrée sans lui demander une seule seconde son autorisation.

Prête à le démolir

«Des cas comme ceux que vous décrivez, il y en a des dizaines et des dizaines. Mais personne ne dit rien, on laisse tomber par crainte des représailles», assure ce spécialiste proche du dossier. Les jeunes patients eux-mêmes, ne gardent pas un souvenir attendri du Dr Morreale. «Si ma fille le croise dans la rue, elle serait prête à le démolir», promet une maman.

La seule façon, pour être tranquille avec lui, c’est de faire le toutou.

Et il y a de quoi. Une fois les mères humiliées, le Dr Morreale prend en charge des ados en détresse… à sa façon. «Je me souviens d’un gars de 12-14 ans qui avait défié son autorité. Trois heures après, les matons de Pramont (centre éducatif fermé, ndlr) sont arrivés et l’ont embarqué pour le mettre en tôle. Le Dr Morreale nous menaçait tout le temps de Pramont. La seule façon, pour être tranquille avec lui, c’est de faire le toutou », témoigne cet ancien patient. Cet autre annonce au cher pédopsy une bonne nouvelle. Il s’est repris en main. Il a pu trouver une place d’apprentissage, il a été sélectionné sur 200 dossiers. «Cela ne sert à rien, tu n’y arriveras jamais !», répond alors le Dr Morreale lors d’une séance avec sa famille. L’ado pête un plomb, quitte la salle où se trouve sa mère, passe devant son frère et sa sœur qui attendent à l’extérieur. Le Dr Morreale le rattrape dans le corridor, l’empoigne par le col et le traîne pour le ramener dans la salle. Il prend le temps de s’arrêter devant le frère et la sœur pour les prévenir : «Votre frère est une pourriture, ne soyez jamais comme lui…».

Ado dans le coma

Le Dr Morreale règne à Sierre ou à Martigny, il n’empêche que l’institution peut se révéler assez laxiste. A preuve, ce jeune, «soigné» à Sierre,  qui réussit durant 17 jours à ne pas prendre ses médicaments avant de tous les avaler d’un bloc. Il passe en coma quatre. Sa mère ne sera avertie que très tardivement de ce léger détail». Sorti du coma, l’ado de 14 ans finit à Malévoz, hôpital psychiatrique de Monthey. Il y sera gavé de médicaments dont certains ne correspondent pas à sa tranche d’âge.

Il ne se remettra jamais en question. Pour lui, il a raison d’avoir tort!

Dans le métier, la réputation du pédopsychiatre  n’est plus à faire. On sait qu’il casse «de la mère et du gosse» sans vraiment se mouiller. «Il ne se remettra jamais en question. Pour lui, il a raison d’avoir tort !», dit ce spécialiste.

Enquête muselée

Il n’y a que le Dr Eric Bonvin qui semble tomber des nues lorsqu’on lui décrit, en février 2011, les doléances des mamans, sans jamais citer un seul nom. Eric Bonvin défend évidemment le Dr Morreale. Il met en doute la subjectivité des témoignages maternels et glisse que les patients ne sont pas toujours des enfants de cœur. Quant au Dr Morreale il voit des centaines de cas par an, il ne faut pas généraliser. D’après les questions posées, Eric Bonvin reconnaît un patient. Il avait même gagné au Tribunal cantonal contre cette maman qui avait demandé à consulter le dossier médical de son fils. Ce qui lui avait été refusé. A peine l’interview finie, Eric Bonvin alerte l’avocat du RSV qui colle des mesures superprovisionnelles le 2 mars 2011. L’enquête est bloquée, Eric Bonvin sera débouté en août 2011 par le Tribunal cantonal et en février 2012 par le Tribunal fédéral. Le «psychiatre-humaniste» a ainsi montré son approche de la liberté d’informer, son écoute des patients et surtout son attachement profond à ses collaborateurs.

Joël Cerutti

Une réponse

  1. Le même portrait d’un neurologue* à La T’Chaux… sauf que chez nous il n’a pas été inquiété, parti en retraite… ça nous apprendra à les vénérer comme des grands manitous et à baver devant les blouses blanches.
    * caste que l’on peut associer à celles des joueurs d’échecs délirants au méga-melon démiurge

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