COUPS DE POUSSES (46) “Put your red shoes and dance the blues”, chantait David Bowie en 1983. Trente ans plus tard, la prénommée Nico, chanteuse d’origine camerounaise férue, entre autres, de danse, pose ses valises à Paris après être passée par Rome, Londres ou New-York.
“Mon parcours géographique aura été un voyage musical fait de rencontres qui ont certainement influencé ma façon de concevoir la musique.” Ses voyages et ses rencontres ont alimenté son univers qui s’est densifié et c’est donc à Paris qu’elle développe Nico and the Red Shoes, un projet solo (contrairement à ce que pourrait laisser penser le nom) qui est aussi sa façon de rendre hommage aux Chaussons Rouges, film britannique réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger, sorti en 1948 avec Vicki Page. Son groupe imaginaire est né en 2013, à l’occasion d’un concert à Bruxelles. Mais c’est donc à Paris qu’elle le développe : « Paris donne à la fois l’envie d’être contemplative et en même temps de courir comme tout le monde et de râler en chantant ». Depuis son adolescence, elle noircit des carnets dans l’espoir de pouvoir un jour les interpréter ou les offrir. Amoureuse des mots, consciente de leur force, elle offre des textes qui s’inspirent du quotidien et de thèmes omniprésents comme l’illusion, l’obstination, le désir…
Accompagnée d’un bassiste (Olivier Cavaillé) et d’un clavier (Gaël Étienne, déjà vu aux côtés de Lescop ou Marc Desse), Nico a tout juste achevé son premier EP – quatre chansons enregistrées grâce au financement participatif.
“J’ai passé mon enfance dans un pays multiculturel, où on écoutait à la radio Dolly Parton ou Francis Bebey en passant par Gainsbourg.” C’est de cet héritage que se nourrit son électro sophistiquée, froide et chaude à la fois. Des lignes de basses ultra sensuelles et bien tendues comme dans le makossa et le bitkutsi.
Son premier EP sortira dans quelques jours (20 novembre) et s’il est de la trempe de Paper Bag et Shame, on en redemande.
Pascal Schouwey