MANIFESTE   Ce dimanche 6 novembre, dès 11 h 03 sur La Première, « Les Beaux Parleurs cueillent un Narcisse ». Comprenez que l’émission de Michel Zendali reçoit Narcisse Praz. L’écrivain anarchiste portera la bonne parole de son ouvrage « Les précieux ridicules » (La Libre Pensée de Genève), sous-titré « Manifeste pour le devoir de blasphème déclaré œuvre de salubrité publique ». Un ouvrage évidemment nécessaire et une affaire de famille.

Jour du seigneur, Narcisse Praz, à l’heure de certaines messes, sera devant les micros de La Première, dans l’émission « Les Beaux Parleurs ». Il y évoque un livre à la couverture très rouge, « Les précieux ridicules », une charge héroïque contre les dogmes de toutes mitres et autres kippas. A 87 ans, l’anar y manie une verve qui en remonterait à certains jeunots. Ce pamphlet – drôle au possible – se base sur le « Manuel alphabétique de psychiatrie clinique et thérapeutique », sixième édition, où les tares de comportements sont mises en parallèle avec celles déclenchées par les diverses religions. Autant vous le dire, ce livre s’avère une affaire de famille. Mon père – Gustave – y est remercié comme mécène car il a financé en partie son impression grâce aux bénéfices venus des ventes de ses tableaux. Je les ai réunis sur cette photo avant un repas qui célébrait cette nécessaire publication…
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Par la suite et par écrit, ce que préfère Narcisse, je lui ai posé quelques questions… dont il n’a guère tenu compte. C’est son droit le plus strict de faire ce qu’il veut! J’ai un peu arrangé les relances mais son texte s’y retrouve dans son intégralité.
Pas encore lassé d’enfoncer le clou du blasphème anti-religieux?
Lassé? Jamais. Désespérément lucide,  mais obstiné. Encore un coup d’épée ou un pet dans l’eau. C’est pareil.
La nécessité absolue de tenter d’amener le bon peuple comme ses élites ou prétendues telles à se gausser des religions, et tout particulièrement de celles que je connais le mieux, les trois religions monothéistes issues du Livre, le judaïsme, le christianisme et l’islam, m’a éclaté en pleine tête le jour où, pour la première fois radios, journaux et télévisions ont annoncé  qu’un jeune homme de confession musulmane, avait fait exploser au milieu d’une foule anonyme la ceinture de dynamite ceignant son corps instantanément transformé en bouillie éclaboussant murs, maisons et arbres des parages. Un fou, me dis-je, me souvenant de la dernière scène du film de la vie de Pierrot-le-fou. Mais là où j’ai compris qu’il y avait pire encore qu’un simple coup de folie meurtrière, ce fut en entendant radios et télévisions préciser que le kamikaze en question avait agi en toute lucidité –si l’on peut dire – et toute sérénité mentale dans la conviction absolue, puisque basée sur Le Livre de sa religion, Le Coran, que sa qualité ainsi conquise de martyr non seulement lui ouvrait d’office les portes du Paradis d’Allah mais lui procurerait une éternité de Délices ineffables à dépuceler les 72 vierges qu’Allah met à la libre disposition de ses martyrs les plus méritants. Là, je suis resté muet. Atterré. Et une interrogation a surgi: l’humanité, l’homo autoproclamé sapiens en était donc resté à ce stade-là de son évolution au sens darwinien du terme?
Certaines promesses rendent les fous fanatiques joyeux de mourir…
Il existait donc encore des humains capables de ce cynisme-là consistant à mettre dans le ciboulot d’un jeune garçon une idée aussi imbécile assortie d’une promesse aussi idiote dans le but de servir la cause conquérante d’une religion?  Et il existait donc encore chez l’homo sapiens des spécimens d’individus à l’intelligence assez bornée pour s’en laisser convaincre et passer à l’acte kamikaze? Oui. C’était désormais un fait acquis: les religions rendent leurs adeptes imperméables aux sursauts du plus élémentaire bon sens. C’est même leur but premier: abêtir abrutir le monde entier pour enfin le dompter, le dominer. l’essorer pour le plus grand profit et prestige des rabbins, papes et curaillons, ayatollahs et imams, gourous et autres charlatans de tout acabit. Tel fut l’élément déclencheur de l’écriture de ce pamphlet “Les précieux ridicules”, tragiquement ridicules.
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Il se déniche dans toutes les librairies romandes et il aura droit à une version française, sous un autre titre…
Voici le texte de présentation qui figurera en page de couverture de la publication française sous le titre “Le petit livre rouge de la laïcité” aux bons soins des Editions Libertaires à paraître sous peu:
Depuis les déclarations solennelles de Victor Hugo au Parlement et le vote de la loi de 1905, la laïcité est l’un des points d’ancrage essentiels de la nation française. Depuis de nombreuses années et sous tous les gouvernements les coups bas pleuvent sur elle afin de l’affaiblir, voire l’anéantir. La République consent d’importantes subventions à l’Ecole  catholique dite “libre”. Les plus hauts représentants de l’Eglise catholique et des cultes juifs et musulmans sont reçus en grande pompe à l’Elysée. Un récent Président de la République s’est laissé proclamer Chanoine de Latran. A ce titre, il s’est exhibé devant les caméras de télévision dans des processions religieuses, y multipliant d’une main alerte les signes de croix et donc d’allégeance. Sous les flashs des caméras de télévision, l’actuel Président a multiplié sourires et courbettes devant le pape. Autorité suprême en la matière, le Conseil d’Etat vient d’autoriser la présence de Crèches de Noël dans les mairies et autres lieux administratifs publics, justifiant sa forfaiture par cette ahurissante formule: “La mise en scène de la naissance de Jésus n’est pas la reconnaissance d’un culte”. Mais de quoi donc? De la ruralité française? Belle occasion pour l’ineffable propagandiste genevois de l’islam Tarik Ramadan d’applaudir à cette brèche supplémentaire dans notre pacte national de laïcité, revendiquant bientôt équivalence à l’endroit du culte musulman. A quand le Coran en substitution du livre de lecture scolaire? Le pamphlet intitulé “Le livre rouge de la laïcité” tombe à point nommé dans cette actualité avec sa conclusion et son slogan: “Laïcité! Lucidité! Liberté!”
Sans le « Manuel alphabétique de psychiatrie clinique et thérapeutique », sixième édition, ce manifeste existerait-il?
L’un des déclencheurs de cette opération, je te l’ai dit, a été l’explosion du premier abruti djihadiste au milieu d’une foule d’infidèles afin d’en tuer un maximum tandis que lui, couilles au vent, s’en allait rejoindre les 72 vierges promises aux martyrs dans le paradis d’allah. Sans majuscule. Ce n’est qu’un mot. Un nom commun de pure fiction. Ce jour-là, j’ai mesuré l’ampleur du désastre réalisé par l’abrutissement systématique des populations au nom des religions en général et de l’islam en particulier. J’ai donc rouvert mon Manuel alphabétique de psychiatrie” et je me suis mis à l’ouvrage: l’analyse des comportements irrationnels des adeptes de croyances plus ou moins farfelues, toutes grandes religions et sectes confondues.
Les défis lancés à l’élémentaire bon sens et à l’intelligence humaine, à coups de prétendus miracles, apparitions et autres manifestations en rupture avec les lois basiques de la nature sont, à proprement parler, incommensurables et justifient la sentence sans appel d’Albert Einstein: ”Deux choses sont infinies: l’univers et la bêtise humaine, encore qu’un doute puisse subsister quant à l’univers.” Mais sans réserve aucune quant à la bêtise humaine  qui ouvre grandes les portes à l’exploitation sans scrupules de la crédulité des populations par rabbins,  papes et prêtres, ayatollahs et imams pour leur propre prestige et grand profit. La Religion de vient ainsi l’un des piliers de l’exploitation de l’homme par l’homme.
La dernière ligne de ton pamphlet est signée le jour de ton anniversaire, le 5 septembre 2016. C’est un cadeau que tu t’es fait?
Cadeau d’anniversaire? Oui, peut-être. Ce pamphlet, je le portais  en moi depuis le jour de mon adolescence où, enfin, en plein lavage de cerveau chez les pères pédophiles salésiens, j’eus le courage d’inverser la donne intellectuelle de rigueur par une formule sacrilège disant: “Et si ce n’était pas Dieu qui a créé l’homme mais l’inverse? “ Je n’éprouve nulle animosité envers les croyants aussi longtemps que leurs comportements n’offensent ni mon regard, ni mon ouïe, ni mon odorat, ni ma liberté personne, ni les libertés publiques auxquelles j’ai droit. Mais je suis sans indulgence aucune envers leurs Institutions de tout acabit qui, au gré d’impostures séculaires voire millénaires, ont acquis pignon sur rue et, chacune de son côté, ont la prétention de convertir et contaminer la planète entière de leurs élucubrations religieuses qui ne sont que sornettes creuses, mensonges et fumisteries, et cela au détriment du développement normal de l’espèce humaine. Toutes les religions affirment vérité ce qui n’est que croyance. En faisant appel à la crédulité plutôt qu’à la raison et à l’intelligence humaines, toutes les religions représentent une régression  morale dans l’évolution de l’humanité.  Leurs adeptes représentent cette frange de l’homo autoproclamé sapiens qui, par paresse et confort intellectuel primaire, refuse l’élémentaire effort de réflexion et d’analyse. Si tous les croyants, juifs, chrétiens, musulmans faisaient seulement l’effort de se demander si toute leur théologie n’était pas que poudre aux yeux, encens au nez pour les endormir, judaïsme, christianisme et islam auraient déjà rejoint les mythologies des millénaires défunts.
Mais hélas subsiste l’infini de la bêtise humaine déjà dénoncée par Albert Einstein!
Désespérément lucide sur l’humanité et un peu sur soi-même, persiste et signe: Narcisse Praz.
Propos copiés/collés/mis en scène par Joël Cerutti
Photo de l’article: Narcisse Praz, janvier 2015, lors de la remise du Prix de la Libre Pensée.
http://www.pjinvestigation.ch/?p=2654
Et si vous voulez voir Narcisse quasi en live:
http://www.pjinvestigation.ch/?p=4553

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