LECTURE PERFORMANCE   On avait (presque) gardé l’info secrète. La performance de Marc Aymon, dans le cadre du festival « Les Correspondances » allait se finir dans un lieu rare: une cave datée du… XIVe siècle. Philippe Savioz nous en avait ouvert les portes pour l’occasion. Photos d’ambiance…

Marc Aymon débarque « Chez Paulette & Co », vers les 10 h 30, avec sa guitare en bandoulière et sa valise sur roulettes. Une habituée se rappelle de sa version d’une chanson de Renaud« Elle a vu le loup » – et notre chanteur aussi sec la lui interprète. Il se met en voix… On nous rétribue avec trois tartines, confiture abricot. Puis arrive Sacha (Ruffieux) avec son bus, son matériel son, ses guitares (dont une Fender de 1965). Le propriétaire des lieux où se prépare le concert, Philippe Savioz, jadis aussi musicien, parle de SA Fender à lui, datant du début des années septante.

Au numéro 44 du Grand Pont, au sommet de la Vieille Ville de Sion, on s’enfonce dans des entrailles historiques. C’est quelque chose, la cave de Philippe Savioz. Un mélange d’époques qui court du XIXe pour reculer jusqu’au XIVe siècle! Et notre concert-performance-collector se glisse encore dans un carnotzet qui relie deux cuves à vin datées, elles, de 1912… L’acoustique se teste, les enchaînements se règlent, on achète des stocks de bougies. A 19 heures, nous allons chercher les personnes inscrites sur La Planta… Des fidèles de Marc, des curieux, à qui l’on demande s’ils ne souffrent pas de claustrophobie. Ce sera le cas d’un spectateur qui s’habituera à la cave, progressivement, tout en restant légèrement en dehors du carnotzet. Il verra tout sans être étouffé… Marc Aymon y lit des tweets forts d’Ai Weiwei, des 140 signes qui percutent sous les voutes. Il « correspond » avec son audience en trois mouvements, ponctués par une petite dégustation. Philippe Savioz y sert ses vins, dont des redoutables Chenin Blanc ou Saignée de Syrah. Aux portes de 22 heures, chacun émerge dans le monde réel.

Avec le sentiment d’avoir vécu un moment rare. Comme une lettre qu’on a commencé sans savoir où les verbes allaient nous porter. Une écriture sur page blanche dont les mots ont échappé au contrôle pour une agréable surprise finale.

Joël Cerutti

Ecoutez Marc Aymon parler, durant l’émission Vertigo (La Première) de son concert dans le cadre du Festival Les Correspondances:

http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vertigo/7683282-linvite-marc-aymon-chanteurauteurcompositeur-ver_20160512t163245_sequence1.html

 

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