ENTRE SPLENDEURS ET CAUCHEMARS Franquin, le père de Gaston Lagaffe, du Marsupilami, le génie des « Idées Noires » a connu la plus grande déception de sa vie d’artiste avec « Les Tifous ». Une œuvre qui a été saccagée et sacrifiée à cause d’une banque suisse. « Les Tifous », une histoire de fric, de veulerie et de combines à la valaisanne qui ont tué dans l’œuf cette aventure. PJ Investigations vous raconte ce désastre. Découvrez nos podcast, photos et documents inédits.
En 2017, les anniversaires s’accumulent. La Banque Cantonale Valaisanne célèbre son centenaire. Gaston Lagaffe, personnage mythique de Franquin, passe le cap des 60 ans. Sa série des « Idées Noires » souffle les 40 ans de sa création. Franquin nous a quitté voici 20 ans. Son complice Yvan Delporte a cassé sa pipe il y a une décennie. Ces deux génies de la bande dessinée étaient en train de sortir une de leur œuvre majeure: « Les Tifous ». Derrière cette saga, Christian Mauron, grand ami de Franquin et producteur à la TSR. C’est lui qui avait poussé le dessinateur belge à reprendre du poil de la bête et surtout son crayon. (Re)Découvrez une saga en six chapitres et un épilogue.
Chapitre 1 – L’époque des plus grands
En ces temps joyeux, bigarrés et insouciants, Christian Mauron produit des émissions pour la TSR (acronyme de l’époque, soit les années septante et huitante).
Il ne cache pas sa passion pour les phylactères, les bulles, les cases, le 9e art, la BD quoi… Devant ses objectifs – ou en dehors – il se lie d’amitiés avec les plus grands dessinateurs du moment.
Lorsqu’il crée la série L’Agence Labricole, il en confie les intrigues à Greg, le papa d’Achille Talon et scénariste sur sept albums de Franquin. Sur chacun de ces artistes, Christian Mauron possède des cargaisons d’anecdotes. En voici quelques-unes, au micro de PJ Investigations.
(ah oui, à gauche, Christian croqué par Jijé…)
ECOUTEZ CE PREMIER PODCAST:
Chapitre deux – Gaffes, bévues et amitiés avec Franquin
Son nom est Franquin, André Franquin. Récemment, le Centre Pompidou lui a dédié l’exposition « Gaston, au-delà de Lagaffe ». Le célèbre grand flandrin au pull vert célébrait ses 60 ans! Dans chaque maille de ce personnage, il y avait de l’ADN pur Franquin, un rêveur en perpétuel combat avec les contraintes du quotidien. Ce qui se traduit par quelques histoires plutôt joyeuses rapportées par Christian.
CLIQUEZ POUR ENTENDRE LES GAFFES DE FRANQUIN:
Chapitre 3 – Splendeurs des Tifous
Franquin se pique au jeu. Si Christian Mauron trouve le nom des « Tifous », le reste se met à vivre sous un crayon que plus personne ne s’attendait à voir aussi prolifique. Du papier, les personnages passent devant la caméra sous diverses formes. Celle du dessin animé, finalement retenue, attire l’intérêt de deux grands studios américains: la Fox et la Warner. Les figurines « Tifous » promettent un merchandising d’enfer. Un rêve éveillé… jusqu’au retour de Los Angeles. Et là, le cauchemar éveillé peut commencer.
ET LE DERNIER PODCAST DE CE CHAPITRE EN UN SIMPLE CLIC:
Franquin s’investit sans compter dans ses Tifous. Il en connaît les moindres détails. Comme en témoignent les divers fax échangés entre la Belgique et la Suisse. Avec votre souris découvrez des rares croquis de Franquin. Cliquez sur les trois liens ci-dessous:
Fax Franquin Fax Franquin (2) Fax Franquin (3)
Comment cette aventure a pu tourner au désastre? Vous l’apprendrez dans nos prochains épisodes…
Chapitre 4 – Dans la pétaudière valaisanne
Que vient faire le sulfureux nom de Jean Dorsaz dans Les Tifous ? Christian Mauron souhaite que la production se monte en dehors de la TSR. Il se tourne vers des financiers extérieurs et en 1987, un intermédiaire le branche, sur M. Jean Dorsaz, homme d’affaires et directeur de la BCVs à Fully (Valais, Suisse).
Christian Mauron ignore qu’en faisant confiance à Jean Dorsaz, il a mis les doigts dans un sacré nid de guêpes. Dans un premier temps, comme à son habitude, Jean Dorsaz établit une convention d’accord oral: une tape dans la main et l’affaire est conclue.
Le financier règle les factures de production et autres défraiements. Mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne montre pas une rigueur absolue dans l’échelonnement des paiements.
Racheter les parts
Face à ce problème, le producteur Mauron se voit proposer les bons offices de Paul Dorsaz – avocat/notaire à Conthey (VS) et surtout, frère de Jean Dorsaz ! Ils lui proposent de créer une Société anonyme, « Tifou SA », au capital de 100 000 francs, en parts divisées par moitié, 50% pour chaque sociétaire.
Mais à son retour des Etats-Unis, vu l’intérêt des grands studios américains et les « approximations » de son associé Dorsaz, Christian Mauron lui offre de racheter ses parts. D’autant que France 3 souhaite fermement entrer dans le capital des Tifous.
Le Dorsaz Gate
C’est à ce moment précis qu’éclate l’affaire Dorsaz. Il apparaît au grand jour que notre « banquier » est en faillite frauduleuse et doit des centaines de millions à ses créanciers et notamment à la BCVS, son partenaire privilégié.
Parmi les biens de Jean Dorsaz frappés de faillite, les droits des Tifous. Ils vont servir à cautionner ses pertes, comme le prouve le document suivant : le paragraphe 3 de la convention montre que la BCVs s’empare de tous les droits des Tifous:
Le document en intégralité:
Dans nos éléments de preuve, Christian Mauron revient sur cet épisode fumeux, ECOUTEZ PLUTOT :
Comme vous venez de l’entendre, deux documents sont primordiaux.
1/ La lettre manuscrite de Franquin à Christian Mauron (LA PREUVE: Franquin, lettre de soutien)
2/ Le communiqué de presse de Franquin concernant ses rapports avec Jean Dorsaz. (SON COMMUNIQUE DE PRESSE: Franquin, communiqué de presse).
Petite précision: Dans son interview, Christian Mauron cite le nom de Gérard Sermier. Pour ne pas créer de confusion, ce n’est pas lui qui a suggéré le nom de Paul Dorsaz. Il s’agit d’une autre personne du petit monde médiatique dont la rédaction connaît le nom…
Et si vous voulez comprendre quelque chose à l’Affaire Dorsaz, ce Temps Présent de 1997: https://www.rts.ch/archives/tv/information/temps-present/8294938-l-affaire-dorsaz.html
Chapitre 5 – Une « justice » peu instruite
Sur le plan judiciaire, l’affaire des Tifous va sombrer dans un méli-mélo digne de tous les égarements dont sont capables nos institutions bornées et procédurières.
Le contentieux, portant sur la propriété des droits qui opposent Christian Mauron à la BCVs, est instruit par le juge Michel Dupuis de Monthey (VS). Ce magistrat va réapparaître de manière « curieuse » dans ce dossier. On jugera plus tard de son action, tout en notant que lors de son départ à la retraite en 2011, l’Etat valaisan glorifiait « son esprit critique et indépendant. » Et l’on constatera que « cet esprit critique et cette indépendance » sont tout relatifs dans l’affaire des Tifous.
Sans doute « mandaté » par la Banque valaisanne, le « juge » Dupuis va se balader au MIP de Cannes, (Marché International des contenus audiovisuels) pour voir comment « gérer » la future manne des Tifous, sans en voir parlé à Christian Mouron ! Comme le précise ce dernier dans notre interview à suivre: « Ce séjour aurait été des plus agréables ! »
Ce même juge se rendra à titre « privé » à Bruxelles pour tenter à nouveau d’écarter Mauron de l’éventuelle production des Tifous. Et dans cadre-là, le juge sera coincé par une histoire de machine à écrire, suspectée d’être celle du tribunal, utilisée lors de l’envoi d’une lettre de dénigrement en Belgique. Confondu, le juge a proposé « la moitié de son salaire en guise de dédommagements ! » Comme on le devine, les plaintes déposées par Christian Mauron et un avocat de Monthey auprès de la Justice valaisanne ne seront jamais instruites.
LE TEMOIGNAGE DE CHRISTIAN MAURON:
Tout ce maelström juridico-artistico-financier n’a qu’une conséquence : Les Tifous de Franquin sont au point mort !
Pour s’y retrouver Christian Mauron a établi une chronologie précise des événements en ressortant les centaines de lettres écrites aux autorités valaisannes, restées toutes sans réponse, y compris celle envoyée il y a maintenant 20 ans au Conseiller d’Etat, Wilheim Schnyder :
Outre les plaintes, les négociations et autres démarches, Christian Mauron a tenté de faire bouger l’opinion publique et les médias lors de plusieurs conférences de presse. Voici une synthèse de tous les événements remise en 1998 aux journalistes:
Nous en sommes là dans ce nœud de vipère. Reste à savoir où sont les véritables coupables de ce désastre et pourquoi aucun accord de production efficace n’a jamais pu être trouvé ?
Chapitre 6 – Répondre sans répondre
Christian Mauron, producteur et co-créateur des personnages, n’a jamais abandonné l’idée que Les Tifous puissent un jour renaître des cendres dans lesquelles l’ont consumé ceux qui avaient pris le pouvoir sur cette œuvre : la Banque Cantonale du Valais (BCVs) en tête de liste.
(Relire nos deux précédents épisodes: http://www.pjinvestigation.ch/?p=8830 et http://www.pjinvestigation.ch/?p=8840)
Périodiquement, Christian Mauron se rappelle au bon souvenir de la BCVs. Plusieurs acteurs principaux du massacre des Tifous occupent en 2017 les postes clés de l’établissement. Et notamment le Directeur Général de la Banque, M. Pascal Perruchoud, qui connaît tous les détails de cette affaire, puisqu’il était déjà un banquier actif quand tout a commencé à foirer.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la BCVs et son patron ne font pas preuve d’une mémoire très vive, puisqu’à toutes les questions, ils répondent qu’ils ne répondront pas ! Pour eux, il n’y a plus rien à dire puisque tout a été réglé par une convention.
Réglé ? C’est à voir quand on reprend le dossier.
Il y a d’abord toute une correspondance échangée entre Christian Mauron et M. Perruchoud. Elles résument bien les nœuds du litige.
Voici quelques correspondances:
3 Perruchoud à Christian Mauron 4 avril 17
Lettre CM à Perruchoud 21 avril 17 OK F1
Lettre du 8 mai 2017 à la BCVs
Il apparaît donc que c’est en faisant confiance, sur recommandation, au « grand » banquier et investisseur valaisan, Jean Dorsaz, que le producteur Mauron a commis sa plus grande erreur. Mais comment ne pas tomber dans le piège ?
Jean Dorsaz, à l’époque, était le directeur de la succursale de la BCVs à Fully. Aidé et soutenu par sa maison mère, il accumulait les investissements et les promotions en tous genres, avec la réputation d’être le financier le plus puissant du Valais.
Jusqu’à ce que la vérité éclate : Jean Dorsaz était un margoulin et les trous qu’il avait creusé dépassaient les 200 millions.
Tout cela est avéré et c’est pourquoi PJ Investigations a envoyé un questionnaire à M. Perruchoud, Directeur actuel de la BCVs.
En date du 17 mai 2017, la banque demandait à Christian Mauron si elle pouvait lever le secret bancaire sur cette affaire et le producteur répondait par l’affirmative le lendemain.
Comme vous allez le constater, malgré cette autorisation, la BCVs ne répondra à aucune de nos questions. Que voici:
Les trois premières questions à M. Perruchoud étaient les suivantes :
Nous vous rappelons que toutes vos réponses ou non réponses seront mentionnées et laissées à l’appréciation de nos lecteurs en Suisse comme à l’étranger.
1) Pouvez-vous certifier que lors de « l’affaire Jean Dorsaz », la BCVs n’était aucunement au courant des dérives de ses affaires et que celles-ci n’étaient en aucun cas connues et soutenues par votre banque ?
2) Pouvez-vous confirmer qu’en aucun cas, le règlement des dettes urgentes de M. Dorsaz, ainsi que le prêt de 17 millions à son frère n’avaient à voir avec un « arrangement » pour sortir votre banque du risque d’être considérée comme co-responsable des faillites de M. Dorsaz ?
3) Pouvez-vous confirmer que les droits des Tifous et notamment leur potentiel financier étaient les seuls avoirs de M. Dorsaz qui représentaient une valeur significative ?
A ces premières questions, l’avocate de la Banque du Valais, nous faisait savoir :
« Je vous rappelle que l’affaire Dorsaz a été liquidée depuis bien longtemps. La BCVs est liée par le secret en ce qui concerne cette affaire. Il est possible que vous trouviez les réponses à vos questions dans les articles de journaux de l’époque. » (L’avocate Béatrice Pilloud)
Effectivement ces réponses se trouvent dans la presse et notamment dans un article de l’1dex.
https://1dex.ch/2017/09/roger-roduit-homme-de-bien/#.WfCFM7aLTq1
Cet arrangement « scabreux » pour dissocier, en apparence seulement, l’escroc Dorsaz de sa banque est à l’origine de toute la suite des malheurs des Tifous.
En reprenant les droits de production à Jean Dorsaz, la BCVs sentait bien que Les Tifous représentaient un intérêt financier prometteur. Elle va tenter toutes sortes d‘approches pour faire fructifier ses droits et tenter de combler les trous causés par les magouilles de Dorsaz.
Ainsi que le démontre, ces résumés de PV tirés des écrits de la BCVs :
Par la suite, et après de nombreuses manœuvres dépourvues de succès, la BCVs approche Jean-François Moyersoen, de « Marsu Productions », l’homme qui a déjà racheté les droits du Marsupilami et de Gaston Lagaffe. Tout cela au grand dam de Franquin qui sombre dans la dépression.
Au décès d’André Franquin, en 1997, la banque comprend quand même que Les Tifous perdent de leur valeur. La banque revient alors vers Christian Mauron et lui cède les droits, tout en conservant un intérêt de 20% sur les personnages.
Une convention se signe, en 1998, avec la BCVs. L’établissement s’engage à fournir le dossier complet des Tifous qui se trouvait – selon les interlocuteurs valaisans – confisqué par un ténor du barreau genevois.
Convention CM BCVs 24 8 98 reconstitution juin 17
Voici les questions 4 et 5 que nous avons posées au Directeur de la Banque cantonale du Valais :
4) Lors de la convention signée entre la BCVs et M.Mauron le 24 août 1998, il apparaît que contrairement à cet accord, vous n’avez jamais remis à M. Mauron l’entier du dossier « Tifous » et notamment le volet concernant vos divers contacts avec la société de Franquin et M. J.-F. Moyersoen, citoyen belge, repreneur de certains droits de Franquin et domicilié à Monaco. Avez-vous agi dans ce sens, vous, la banque ou des intermédiaires ? Si la réponse est NON, nous vous signalons que nous en sommes en possession de documents qui démontrent le contraire. Si la réponse est OUI, veuillez nous remettre tous les documents qui concernent ces actions.
5) La BCVs a-t-elle, à un moment ou l’autre, signalé à Franquin ou son représentant l’usage qu’elle avait fait de la production Tifou au sein de la banque ?
L’avocate de la Banque n’a pas manqué de nous répondre :
« Je tiens à préciser que, d’après les écrits que j’ai d’ores et déjà dans mon dossier, l’état de fait que vous avancez est totalement erroné. En effet, je suis en mesure de vous certifier que la Banque cantonale du Valais ne détient aucun droit de quelque nature que ce soit sur les Tifous et que M. Mauron, titulaire de ces droits, les a cédés, irrévocablement et pour le monde entier, à Mme Isabelle Franquin. » (L’avocate Béatrice Pilloud)
Pour résumer cet imbroglio volontaire, voici quelques extraits de la lettre que Christian Mauron a envoyé au directeur de la BCVs, Pascal Perruchoud.
Concerne : Usage et traitement des « TIFOUS » et de Franquin à la Banque Cantonale du Valais (BCVs)
Le Sentier, le 12 juin 2017
Monsieur le Président de la direction générale,
En préambule je tiens à rappeler, concernant le dossier TIFOUS que vous-même, Pascal Perruchoud, vous êtes, au sein de la banque, personnellement occupé de ce dossier dès l’origine. A ce titre vous êtes concerné très directement et au premier chef par le traitement de ce dossier. A un degré peut-être moindre (?), est également concerné l’actuel Président de votre conseil d’administration Monsieur J-D Papilloud, qui a été directeur de la banque (engagé par recrutement de H.Wyer) dès 1992. Mains PV de la Banque en témoignent.
Et Mauron de rappeler brièvement le contexte de l’affaire :
« Rappel de quelques faits. Aux USA, fin 1990, j’ai rencontré, en compagnie de la productrice et collaboratrice de Steven Spielberg, les grands patrons de la Fox et de la Warner (j’ai les lieux et dates précis des rendez-vous) qui avec enthousiasme ont choisi de produire et développer les Tifous au niveau mondial. La productrice de Spielberg avait alors aussitôt préparé un mémo-deal et immédiatement pris contact avec un avocat en Belgique afin de préparer les contrats à cet effet. L’avocat belge n’était autre que celui qui avait établi l’ensemble des contrats Schtroumpf (Smurf) avec les USA. »
Comme nous l’avons raconté, quand le banquier Jean Dorsaz est coincé par ses magouilles, la BCVs récupère les Tifous :
« Ainsi, dès avril 1991 vous utilisiez la société Tifou , abusivement, en toute irrégularité et qui plus est en violation crasse de la loi sur les banques (art 21 OB) en garanti d’un prêt de 17 millions à Paul Dorsaz (en fait pour le compte de son frère Jean), tandis qu’exactement au même moment un juge (Michel Dupuis) à votre solde allait se présenter à ma place comme producteur des Tifous au MIP-TV de Cannes, avant de se rendre, avec sa casquette de juge cette fois, illégalement, en Belgique pour tenter de me déstabiliser auprès de mes amis et partenaires, sans compter l’envoi, par ses soins, de lettres diffamatoires à mon égard. »
NOTRE PODCAST POUR ENTENDRE CES PERIPETIES:
Dans sa lettre, le producteur note encore :
« Il n’y avait nullement lieu de distinguer ce qui vous revenait et ce qui revenait à Jean Dorsaz tant la communauté d’action et d’intérêt était parfaite. La responsabilité personnelle de Jean Dorsaz (par ailleurs organe de la banque) ne peut plus être invoquée compte tenu que Jean Dorsaz était alors sous la tutelle de la BCVs :
« 10 janvier 1991
Des exigences draconiennes ont été imposées à Jean Dorsaz par la direction de la BCV, soit une « mise sous tutelle juridique » en la personne de Paul Dorsaz et une » mise sous tutelle économique » en la personne de André Devanthéry. »
L’ancienne direction avait avoué publiquement : « aujourd’hui, voyant ce qui s’est passé, on peut bien nous traiter d’abrutis ». Faut-il s’attendre aux mêmes aveux, de votre part, aujourd’hui (au sujet des Tifous) ? »
A propos des tentatives de BCVs de faire « fructifier », à l’insu de Christian Mauron, les éventuels profits que pouvaient rapporter les Tifous , nous avons fait parvenir une autre question à M. Perruchoud :
- En 1991, le juge Michel Dupuis est intervenu, notamment à Cannes et en Belgique pour tenter d’évaluer les valeurs que pouvaient représenter la production des Tifous. A-t-il agit dans le cadre de ses mandats judiciaires ou à titre privé à la demande la banque ? Et en quoi cela se justifie-t-il ? Cette question concerne également ses interventions en Belgique.
Là encore, pas la moindre réponse, à part le fait de nier que la BCVs ait eu les moindres contacts avec la Belgique et les ayants droits de Franquin.
Sur sa demande, nous avons fait parvenir ce texte à la Banque Cantonale du Valais pour avoir son éventuelle réaction avant publication. Voici sa réponse par mail daté du 10 novembre 2017, 17 h 27.
Bonjour Monsieur,
« Votre projet d’article m’est bien parvenu et a retenu toute mon attention. La BCVs conteste les faits tel que présentés. Avec mes meilleures salutations. » (L’avocate Béatrice Pilloud)
Postface – Quelles lueurs d’espoir?
Les Tifous représentent une œuvre majeure dans le parcours artistique de Franquin. Il a réalisé plus de dessins et de planches pour eux que sur tous les albums de Gaston. Ce trésor mérite d’être (re)découvert. Christian Mauron, qui a laissé sa chemise (et tout le reste de sa garde-robe) dans cette entreprise, a calculé les retombées de cette débâcle: plus de 30 millions. Il les réclame par principe à la BCVs. Quant aux droits des Tifous, Christian les a cédés à Isabelle, la fille de Franquin.
ECOUTEZ NOTRE DERNIER PODCAST:
Dans ses courriers à la BCVS, Christian Mauron renoue avec des basiques de la bande dessinée. Il n’est pas dit que cet humour soit prisé par les personnes concernées.
(à suivre?)
Interview: Patrick Nordmann
Documents: fournis par Christian Mauron
Photos, mise en scène: Joël Cerutti