TOUT A L’EGO   Les Gouverneurs n’ont pas de limites dans leurs opérations financières car ils se trouvent des deux côtés de la barrière. Dans leurs affaires, ils bénéficient même de l’aide involontaire d’organisations qui dénoncent leurs agissements! Du machiavélisme pur comme l’adore le docteur K. Prêts pour une nouvelle leçon? Celle-ci vous parle de parking…

«Gouverner c’est faire croire», disait Thomas Hobbes. C’est ainsi que nous sommes devenus les Gouverneurs tout puissants.  Via la construction des zones nous contrôlons indirectement toute l’activité économique du canton : industrie, tourisme, loisirs, transports, commerce.

Le territoire incompris

Personne n’a encore compris ce que nous faisons depuis 25 ans en Valais, et cela me déçoit parce que personne ne peut admirer notre œuvre.

Tous les acteurs impliqués, que ce soit l’Office fédéral du développement territorial, les écolos de chez nous, les écolos d’ailleurs comme Weber, et les architectes écolos de chez nous (Altitude 1400) partagent une vision théorique du territoire. Ils voient le territoire comme un espace fini qu’il faut organiser, structurer, voire même préserver dans une optique de développement durable. Quelle hérésie.

Nous avons bâti partout, le plus vite, le moins dense possible pour générer des plus values sur les terrains.

Ils voient le territoire actuel comme mité. C’est à dire qu’ils considèrent les zones bâties comme des trous aléatoires dans le paysage naturel.

En réalité nous avons vu le territoire comme une ruée vers l’or. Nous avons bâti partout, le plus vite, le moins dense possible pour générer des plus values sur les terrains. Nous avons étendu les zones bâties comme des taches d’huiles sous une pression économique énorme. Mais personne n’a vu ça, et pourtant on ne s’en cache pas. J’ai même vu des chercheurs français être capables de prédire précisément l’étalement du territoire avec ce modèle de tache d’huile, et cela n’a jamais été publié dans la presse.

Du coup, au lieu de nous porter préjudice, ils nous aident involontairement en faisant croire aux gens que les communes auraient mal géré le territoire.

J’ai de la sympathie pour Altitude 1400. Je pense qu’ils sont sincères. Ils ont mis 25 ans à se rendre compte que l’aménagement du territoire leur avait échappé. Mais ils n’ont pas compris comment. Du coup, au lieu de nous porter préjudice, ils nous aident involontairement en faisant croire aux gens que les communes auraient mal géré le territoire. Ça les fait passer pour des communes incompétentes, dépassées par des enjeux complexes, ce qui est mieux que la gestion déloyale et délibérée du territoire dans le but de s’enrichir. Décidément le monde est bien fait.

La Lex Weber et la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire en préparation ne changeront rien à notre business.

La Lex Weber et la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire en préparation ne changeront rien à notre business, et ce pour deux raisons : premièrement ces lois sont basées sur une mauvaise compréhension des mécanismes de l’étalement des zones à bâtir, et deuxièmement parce que nous avons pris quelques précautions législatives dont nous avons le secret et dont je vous parlerai plus loin.

Les investissements ciblés des communes

Le coup de la canalisation a été mis au point par C., notre complice banquier et Conseiller communal, lorsqu’il était en charge du dicastère des travaux publics et des constructions. Le principe est simple : la commune fait sortir l’argent de la banque et nous le canalisons dans nos poches. Comment ?

Il y a plusieurs étapes à passer :

–        La commune obtient un crédit cadre de plusieurs dizaines de millions auprès de la banque à un taux convenu. Cette opération est facilitée par le fait que les banques prêtent les yeux fermés aux communes et que C. a la double casquette de banquier et de Conseiller communal.

Cela demande un peu de patience mais se révèle très rentable et peu risqué. L’attaque du train postal, à côté, c’est du travail d’amateur.

–        Le Conseil communal choisit un projet de construction. Ce projet doit être coûteux et sembler utile pour la collectivité (route, parking, bâtiment public). Le Conseil communal prépare ensuite une demande de crédit d’engagement pour le législatif (assemblée primaire ou Conseil général).

–        Lorsque le crédit d’engagement est validé par le législatif, l’argent est à la disposition de la commune. Il ne reste plus qu’à le canaliser dans nos poches via des mandats et des adjudications (cf. chapitre suivant) et le tour est joué.

Cela demande un peu de patience mais se révèle très rentable et peu risqué. L’attaque du train postal, à côté, c’est du travail d’amateur.

La collectivité subira le trafic accru, mais nous aurons empoché des millions.

Le coup classique c’est le parking souterrain. Prenons une station de ski avec un parking de 80 places en terre battue. Ce parking est plein 20 jours par an. On pourrait ne rien faire pour si peu de jours, ou développer les bus navettes, ou construire une télécabine qui servirait aussi à la population, ou rendre le parking payant pour inciter les gens à venir autrement. Mais tout cela ne nous rapporte rien.

Nous allons donc faire un projet de parking souterrain de 150 places pour un coût de 7 millions afin de rendre la station attractive. Le parking sera gratuit, et donc l’offre attractive entraînera une demande en places de parc, et le parking se remplira, remplissant a posteriori la clause du besoin. La collectivité subira le trafic accru, mais nous aurons empoché des millions.

(à suivre…)

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