BIDON  Pas terrible, la justice genevoise. Elle boucle Narcisse Praz pour une mauvaise adresse et un supposé contact téléphonique pas abouti. Il y a « mieux »… L’écrivain découvre son « crime »! 

Au fait, de quoi s’agit-il, Monsieur le Juge ? Quel crime ai-je donc commis qui méritait de me faire vivre tout ce que je viens de vivre ?

– Monsieur, c’est une plainte de la Caisse de Compensation Genevoise au sujet de vos cotisations…

– Manque de chance, Monsieur le Juge : la société qui devait cette somme à la Caisse de Compensation a été reprise par des tiers. Or, la dette envers la CCG y figure noir sur blanc. Cette affaire ne me concerne donc en aucune façon.

Et là intervient mon avocat pour expliquer que, oui, il connaît le dossier. Bon, eh bien, Monsieur Praz, vous êtes relaxé.

Grand merci. Ah ! ça, grand merci, Monsieur le Juge.

Café de la liberté

Instantanément, le visage aimé de la femme qui va revenir ce soir me redevient familier. Je ne serai pas absent au rendez-vous. Car tout était là. Tout, tout. Si vous m’aviez fait rater ce rendez-vous là, Monsieur le Juge, je vous aurai voué une haine éternelle. Avec tout ce que cela implique.

Non merci, Monsieur le Juge : je ne veux pas de votre fourgon cellulaire.

Et l’on se prépare à me renvoyer à Champ Dollon chercher mon portefeuille et mes clés. Non merci, Monsieur le Juge : je ne veux pas de votre fourgon cellulaire. Je prendrai un taxi. Mais ce n’est pas si simple. Il faut encore appeler les responsables de Champ Dollon : c’est très compartimenté, l’administration de la justice. On téléphone, on retéléphone. Enfin, je puis aller boire le café de la liberté avec mon avocat. Et je prends mon taxi. Et j’arrive à Champ Dollon.

On m’ouvre. Hall d’entrée. Ils sont tous là : c’est l’heure avant le repas de midi. La grande ambiance chez les matons. Pas de sourires : je suis libre. Ça les chagrine.

(à suivre…)

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