AUTOPSIE D’UNE BAVURE  «Un magistrat ne saurait être tenu pour responsable des erreurs qu’il commet dans l’exercice de sa charge»… C’est cette justification authentique que Narcisse Praz reçoit des instances supérieures genevoises. Après avoir passé une nuit en prison pour que dalle, c’est un peu léger. 

Savez-vous comment la belle et sereine justice genevoise est parvenue à cette «légère erreur» ? Je l’ai appris plus tard : après mon acquittement… Car, le croirez-vous ? J’ai été acquitté pour ce crime abominable ! J’ai pu prouver que la dette en question avait été dûment reprise par une autre société qui avait, d’ailleurs, réglé bien plus que l’ardoise faisant l’objet du séquestre.

Autour de l’arbitraire

Or donc, je voici acquitté. Donc reconnu innocent. Donc, on m’a arrêté arbitrairement. Transféré dans la prison de Sion arbitrairement. Amené en wagon cellulaire à Genève arbitrairement. Menotté arbitrairement. Amené à Champdollon et enfermé arbitrairement. Reconduit chez le juge, menottes aux mains, arbitrairement pendant que les deux jeunes crétins en uniforme jouaient aux cartes (c’est d’ailleurs pur pouvoir jouer aux cartes en toute quiétude qu’ils m’avaient ligoté au radiateur !) tout aussi arbitrairement.

Me voici donc apte à écrire des lettres incendiaires à Monsieur Guy Fontanet, le vénérable chef du Département des mauvais coups à Genève.

Me voici donc fort, très fort de mon innocence prouvée et reconnue. Me voici donc apte à écrire des lettres incendiaires à Monsieur Guy Fontanet, le vénérable chef du Département des mauvais coups à Genève. Pour demander une indemnité. Pour demander justice. Pour exiger le châtiment des auteurs de cette coupable «légère erreur».

Voici mon historique de l’affaire :

Vous voyez à peu près le sérieux de la «Justice» ? Et pourquoi le B… ? Ce sont deux anciens copains flics et Duruz et B… ne me pardonnent pas d’avoir publié dans mon journal satyrique et satirique, La Pilule, en 1973, c’est-à-dire onze ans plus tôt (!), une photographie hautement parlante où l’on voit une douzaine de sbires genevois, parmi lesquels le B… (et peut-être le Duruz) s’acharner à coups de pieds, de poings et de matraque sur un seul homme désarmé ! Impardonnable.

Et voilà ! Monsieur le génial greffier du Tribunal de Police, Duruz, ancien flic recyclé (on fait ce qu’on peut dans la vie) se contente du rapport du génial sous-brigadier et copain B… et me met au moniteur de police.

(à suivre…)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *