ILS ONT OSE (pour notre plus grand bonheur)   A une époque, Renaud s’éclatait sur certains titres volontairement minables comme « Buffalo Débile », sublime chanson sur un voleur à la très très petite semaine. Séance de rattrapage avec deux versions, une studio et une en public enrichie grâce à des couplets en rab. 

La perle « Buffalo Débile », on la sort du second album (sur 23!) de Renaud, daté de 1977. La galette ne porte pas de nom, à part un « Place de ma mob » – graffité sur un mur – ou « Laisse béton », premier titre qui a mis le jeune Séchan sur orbite. Du moins si 200 000 exemplaires de 33 tours achetés plaident pour cette image spatiale. En toute fin de « Buffalo Débile », le slogan « Ni haine, ni arme, ni violence » évoque un casse célèbre, celui de la Société Générale de Nice, le vendredi 16 juillet 1976. Albert Spaggiari et sa bande cambriolent une banque. Ils passent par les égouts et entrent dans la salle des coffres, ayant percé, trois mois durant, un mur épais d’un bon mètre huitante… Ils ouvriront 317 coffres et repartiront, deux jours plus tard, enrichi d’un butin de 50 millions de francs. Sur les murs, ils laisseront l’inscription « Ni armes, ni violence et sans haine ». Fin de l’interlude historique destiné aux pas sec de derrière les oreilles…

Renaud, à l’époque, apprécie de glisser dans ses compositions des titres bien « débiloïdes » du genre « Rita », ou, plus tard « It Is Not Because You Are » ou, encore encore plus plus tard tard « Tu vas au bal? » et « Près des auto tamponneuses ». Plus récemment, il en rédigera d’autres qui, au premier degré, valent celles que je viens de citer. Parfois involontairement.

Voici la version studio, pour les puristes et, au-dessus, celle en public, plus longue… Paroles en sus afin que le karaoké soit complet.

En passant par les égouts juste devant ma maison
J’ai creusé un tunnel de 18 mètres de long
J’ai atterri dans la cave d’une laiterie parisienne

J’ai pris 300 carambars un kilo de madeleines
J’ai eu des crampes d’estomacs au moins pendant trois s’maines
J’suis le roi des casseurs j’suis le roi des braqueurs
Les journaux parlent pas d’moi et c’est ça qui m’écoeureJ’ai volé une bagnole qu’était même pas à moi
J’voulais aller sur la cote j’me suis r’trouvé sur le toît
Les quatres roues en l’air mon père m’a engueulé
Comme si c’était sa bagnole que j’y avais bousillé
D’ailleurs c’était la sienne j’pouvais pas l’deviner
J’suis le roi des casses-tout j’suis le roi des filous
Les journaux parlent pas d’moi mais alors pas du tout

Avec un de mes copains on a voulu détourné
Un boeing 707 on n’en a pas trouvé
A la Porte d’Orléans y veulent pas s’arréter
On est mal désservi dans c’quartier non de non
Alors j’ai détourné la conversation
J’suis le roi des pirates de l’air conditionné
Les journaux parlent pas d’moi mais ça va pas tarder

Un peu plus tard j’ai fait le hold up du siècle
A grand coups de burin j’ai cassé un parc-mètre
L’aubergine intrépide qui a voulu s’y opposé
J’ui ai dit des mots obscènes elle s’est mise à pleurer
Y’avait qu’trois francs cinquante dans la caisse fracturée
J’suis le roi des casseurs j’suis le roi des braqueurs
Vous pouvez l’constater j’l’ai déja dit tout à l’heure

Si j’continue à faire des chansons dans c’genre là
C’est pas demain la veille qu’les journaux parl’ront d’moi

Ni haine
Ni arme
Ni violence

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