AINSI FONT FONT LES PETITES… Dans ses déboires avec les fonctionnaires, Narcisse Praz croit trouver un précieux allié en la personne d’un Conseiller fédéral valaisan de l’époque. Celui-ci s’indigne mais se laisse danser sur le ventre par ses chefs de service. Une marionnette? Noonn…
Et là, la légitime défense n’a pas tardé s’organiser Ah! Ces Messieurs les hémorroïdeurs de l’Effingerstrasse, avec leur tête l’ineffable Roger Bonnepiquette, s’ingénient nous chercher des crosses? On va leur montrer, nous, les exportateurs, ce qu’on sait faire. Et c’est la combine. Dire qu’elle fut bonne serait trop dire: une bonne combine ne s’organise jamais avec la complicité de crétins. Or, nous avons eu affaire à des crétins, douaniers de leur état, qui nous vendaient la preuve dont nous avions besoin pour justicier l’exportation des montres. Légitime, non? Les montres étaient réellement exportées. Mais le douanier timbrait les formulaires 19H0 sans les voir. Et comme ils nous vendaient cette preuve d’un fait authentiquement advenu, alias l’exportation, cela porte un nom dans leur jargon: la corruption de fonctionnaire.
Et pan dans les gencives. Et nous nous retrouvâmes à 23 à Lugano et une quarantaine à Bâle devant le Tribunal pour nous entendre dire que même si les montres ont été exportées réellement, même si, dans les faits, nous avons acheté la preuve de la vérité (qui n’est nullement contestée par l’Icha, ils l’ont déclaré au procès, ils sont 100% sûrs que ces montres ont été exportées), même si la légitime défense pourrait être un argument, on n’a pas le droit de… Et Ciao !
Conclusion? A force de règlements d’application, de paragraphes et d’alinéas, les Hurlubernois de l’Icha contraignent le citoyen à acheter illégalement la preuve de la vérité, quitte à les faire condamner ensuite !
Mais au moins la morale internationale de la Suisse est sauve! Et alors? On s’adresse au Bon Dieu. Le Bon Dieu d’alors est l’ineffable Roger Bonnepiquette. Nous voici devant lui, quelques fabricants et exportateurs d’horlogerie. Je reproduis ici textuellement les paroles de cet «honorable» Conseiller Fédéral après avoir entendu nos doléances reproduisant grosso modo les considérations que je viens d’émettre. Ces mots historiques, les voici, pour qualifier l’attitude de ses subalternes du Département des Finances et des Douanes
– Bref, c’est de la folie furieuse !
Rassurés, nous quittons Roger Bonnepiquette sur ces «bonnes paroles», persuadés – ne l’eussiez-vous point été vous-mêmes? – que tout allait s’arranger immédiatement. Dame, quand le Chef du Département dit: “Bref, c’est de la folie furieuse!”, cela veut dire qu’il va y mettre bon ordre.
Que croyez-vous qu’il arriva? Ce fut Bonnepiquette qui céda. Quelques jours plus tard nous recevions une lettre par laquelle il se désavouait lui-même ayant dû mettre de l’eau dans sa piquette lorsqu’il avait affronté les chefs de service de l’Icha, ses subordonnés en théorie, ses maîtres dans la réalité.
Ce jour-là, j’ai compris ce qu’est un Conseiller Fédéral: une marionnette! Quant à savoir qui tire les ficelles… Malheureusement, ils ne tirent pas que sur les ficelles de leurs sept marionnettes: ils tirent aussi sur la corde des pendus que nous sommes, que vous êtes, hé, cochons de payants! Et ça, ce n’est pas du provisoire.
(à suivre…)