GRATTE-PAPIER Comment l’administration refuse d’admettre que des montres ont quitté le territoire helvétique et les taxe en Suisse? Il suffit de lire ce second volet où Narcisse Praz qualifie ces fonctionnaires « de princes des hémorroïdes au chaud »…
Bernique. Témoignages nuls et non avenus. J’ai essayé d’apporter la preuve par le paiement, le transfert bancaire des fonds destinés à payer les montres. Bernique. Témoignage nul et non avenu. J’ai demandé qu’on me fournisse un fonctionnaire pour accompagner mes montres jusqu’à la frontière et qui assisterait à leur fuite à l’étranger. Bernique.
Nos fonctionnaires ne sont pas là pour ça. Dame ! J’ai demandé qu’on entende les témoins deux, trois, dix témoins si nécessaire, qui attesteraient avoir accompagné ces montres jusqu’à la frontière et les avoir vues franchir cette frontière Bernique. De vraies têtes de hurlubernois !
Eh bien, voulez-vous me dire où, dans, quel pays, devant quelle législation d’exception, chez quel dictateur on refuse comme valable les témoignages de deux, de dix personnes?
Le règlement, c’est le règlement. D’ailleurs. Monsieur, il y a un Règlement d’Application avec ses alinéas et ses paragraphes qui l’attestent. Et qui a pondu ce Règlement d’Application ? Mais enfin, Monsieur, nous, nous les fonctionnaires de l’Icha.
Eh bien, voulez-vous me dire où, dans, quel pays, devant quelle législation d’exception, chez quel dictateur on refuse comme valable les témoignages de deux, de dix personnes ? Nulle part au monde, à ma connaissance, hormis à Berne, chez les hurlubernois de l’Icha ! Résultat ? Comme toutes ces montres partaient par voitures vers l’étranger et que les clients ne les présentaient pas à la douane suisse (que cela ne concernait aucunement avant l’introduction du fameux Icha), ces Messieurs les gratte-papier de l’Icha, bien assis sur leurs hémorroïdes, décrétaient que l’Icha leur était dû, comme si les montres avaient été consommées sur territoire suisse.
La Suisse ne pouvait pas faire figure d’aider les contrebandiers. Mais on n’interdisait aucunement l’exportation en contrebande !
Que faire? Hurler à l’injustice? Gueule toujours, petit, la hiérarchie est si bien établie que tu ne trouveras jamais un interlocuteur à peu près ressemblant à un homme dans ce merdier-là.
Et savez-vous quel argument on a employé pour refuser le témoignage des fonctionnaires douaniers qui auraient pu attester (autrement que par l’apposition d’un sceau sur un formulaire) que les montres avaient bel et bien quitté le territoire suisse (On aurait pu, par exemple, plomber les colis à Bienne et déléguer, aux frais de l’exportateur, une personne pour accompagner le colis plombé jusqu’à la douane) ? Devinez un peu l’argument! La «morale internationale».
Voyez, messieurs les Italiens, comme nous avons le sens de la morale internationale, en Suisse, nous taxons à raison de 8,4% les marchandises exportées non officiellement !
La Suisse ne pouvait pas faire figure d’aider les contrebandiers. Mais on n’interdisait aucunement l’exportation en contrebande! Non ! On en tirait profit ! On en tirait profit en taxant cette immoralité qu’est l’exportation non officielle. D’où la bonne figure face aux pays victimes de la contrebande: «Voyez, messieurs les Italiens, comme nous avons le sens de la morale internationale, en Suisse, nous taxons à raison de 8,4% les marchandises exportées non officiellement !».
Conclusion ? La morale internationale suisse vaut 8,4%. Qu’on se le dise !
Résultat? Quand vous avez en face de vous une pareille bande de princes des hémorroïdes au chaud, quand vous avez faire face à vos obligations et vos échéances et que vous dépendez en totalité de l’exportation pour la Survie de votre petite entreprise, que vous reste-t-il à faire?
La légitime défense.
(à suivre…)