PRISONS ANIMALES   Zoo ou cirque essaient de soigner leur image de marque. Il n’est reste pas moins que nous sommes face à des animaux en captivité, hors de leur biotope, exhibés pour gagner de l’argent. L’homme est la seule espèce qui emprisonne les autres.

Un zoo, un parc ou un jardin zoologique, quel que soit le nom qui lui est donné, c’est avant tout un endroit dans lequel sont enfermés des animaux, exotiques en majorité, dans un but commercial et de divertissement. Le zoo est un vestige de l’époque coloniale. Et seule l’espèce humaine enferme, de la sorte, toutes les autres espèces.

Face à la critique, les zoos ont depuis longtemps tenté de donner une image plus positive : passant d’un établissement détenant des animaux captifs à des fins mercantiles à un établissement œuvrant pour la sauvegarde des espèces et ayant un rôle culturel et pédagogique. Si, pour nombre de personnes, ce rôle semble être désormais une évidence, la réalité est toute autre…

Ce 3 juillet 2016, la mort a libéré Arturo, l’ours polaire le plus triste du monde, de son enfer argentin.

 unnamed-4
 

Il perdait la vue et l’appétit, s’affaiblissait, devenait moins mobile, l’état de santé d’Arturo, le dernier ours polaire vivant en captivité en Argentine, se dégradait depuis plusieurs mois, à la fois à cause de son âge très avancé et de ses conditions de vie précaires.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/07/06/la-mort-de-l-ours-polaire-argentin-arturo-devrait-nous-faire-reflechir-a-la-societe-ou-nous-vivons_4964923_4832693.html#CIXYoyfIAmHqz7Ru.99

unnamed-3
R.I.P Arturo

La grande évolution des zoos réside dans l’image qu’elle donne : l’impression de liberté est plus importante aujourd’hui pour les visiteurs que pour les animaux eux-mêmes. Fosses et cages ont laissé place aux îles, aux plexiglas, aux plantes en plastique : toute une mise en scène qui sert le public «client», et non les animaux «objets».

http://lscv.ch/pages/actions/cirques/supporter_leur_quotidien.html

Il est indéniable que la majorité des zoos ont évolué. Mais cette évolution reste partielle et ne saurait faire oublier la raison d’être de ces établissements : enfermer des animaux, loin de leur biotope d’origine afin de divertir la foule et de gagner de l’argent.

unnamed

Bien que reconnu comme un «être sensible» par le traité d’Amsterdam, l’animal dans les cirques n’est pas considéré comme tel. On parle généralement d’animal de cirque et non d’animal dans les cirques, comme s’il existait par essence des « races d’animaux de cirque». L’animal représente un faire valoir qui se décline sur l’apparence. Extirpé de son environnement naturel, l’animal n’est plus qu’un miroir de lui-même. C’est l’image de la bête qui est mise en scène et non plus l’animal en tant qu’être sensible évoluant dans un environnement avec des besoins qui lui sont propres.

Ainsi si l’on entre dans un cirque, tout comme le groin ou les pattes du porc n’ont plus de raison d’être dans un élevage en batterie, les défenses et la trompe de l’éléphant ne sont que des attributs «factices», n’ayant plus d’utilité fonctionnelle dans un milieu qui nie totalement la physiologie de l’animal. Cette négation est particulièrement flagrante lorsqu’on observe les positions contre-nature qui sont imposées aux pachydermes lors des numéros. Contraints de s’asseoir ou de faire le poirier, les éléphants développent des problèmes aux articulations et certaines pathologies pouvant conduire à la mort. Malgré cela depuis des décennies, les professionnels du cirque continuent, dans une surenchère, de ‘plier’ la nature de l’animal à leur bon vouloir.

Enchaînées depuis 43 ans, les trois éléphantes du cirque Médrano, Kamala, Mina et Lechmee, présentent des troubles du comportement.

Images tournées au cirque Médrano, en France, en 2014 et 2015.

Heureusement, les consciences s’ouvrent petit à petit. Le public ne voit plus l’animal comme un jouet dont on peut disposer à sa guise, mais de plus en plus comme un être souffrant, privé de son environnement naturel.

Des voix s’élèvent aux quatre coins de la planète pour une interdiction des animaux dans les cirques (Pays Scandinaves, Autriche, Brésil, Singapour, Costa Rica, puis dernièrement des villes de Croatie…). La menace est trop prégnante pour que ces établissements itinérants n’en mesurent pas l’étendue.

Boycottons les zoos et les cirques…

« Le jour où les humains comprendront qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires ». (Boris Cyrulnik)

Anne Dietschy

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *