INCONTOURNABLE   Honneur bien mérité que celui que rendra, ce vendredi, l’émission phare de la RTS « Passe-moi les jumelles » au couple Jean-François et Marie-Cécile Buchard-Crittin, propriétaire de La Potagère à Saint-Pierre-de-Clages.

Créé en 1977, ce commerce, principalement axé sur la vente de fruits et légumes, est devenu, au fil des ans, le rendez-vous incontournable de tous les gourmets.

Fraîcheur, qualité, originalité, diversité sont des mots que les Buchard-Crittin n’ont cessé de valoriser. Très vite, en effet, les fromages d’alpage,  les crus du terroir, les confitures maison de Marie Cécile et autres produits artisanaux ont transformé le dépôt modeste des débuts en une véritable vitrine du Valais. Joël Cerutti, dans son guide «Le Valais surprenant et (d)étonnant», n’omet pas de citer cet endroit aux touristes et aux Valaisans qui ne le connaîtraient pas encore.

Je dois dire que le succès de ce lieu est assuré depuis belle lurette.

Mais pour avoir fréquenté La Potagère pendant de très longues années, pour la visiter à chacun de mes retours en Valais, je dois dire que le succès de ce lieu est assuré depuis belle lurette.

En effet, si on vient se ravitailler en délicatesses chez les Buchard, c’est aussi pour cultiver le plaisir de la rencontre. Une rencontre qui vous fait côtoyer toutes sortes de gens –indigènes ou touristes-, mais aussi de nombreux clients venus des cantons voisins.

Quant à l’ambiance, elle est tout simplement chaleureuse et authentique !

Quant à l’ambiance, elle est tout simplement chaleureuse et authentique !

Pas de nuage donc me direz-vous ?  Malheureusement oui, et il vient directement de l’Etat du Valais qui traîne les pieds depuis de longues années.

Tout commence par un projet mis à jour en 2002 déjà par Jean-François Buchard. Ce dernier caresse le vœu d’agrandir La Potagère et de la doter d’un atelier de dégustation.

Comment prétendre, en effet, assurer une relève, trouver un repreneur, sans ajouter une plus-value au commerce existant ?

«Pas pour nous, me confiait mardi Jean-François, mais pour le Valais et ses produits du terroir.»

Comment prétendre, en effet, assurer une relève, trouver un repreneur, sans ajouter une plus-value au commerce existant ?

Il faut dire, qu’en sus, le lieu se prête parfaitement à la réalisation de ce projet. Un panorama magnifique sur la plaine du Rhône, une situation au cœur du canton et une renommée acquise sur 37 ans de présence sont de nature à soutenir l’idée d’une vitrine du Valais. Ajouté à cela la notoriété de Saint-Pierre-de-Clages, riche de son village du livre, tout devrait concourir à concrétiser le rêve de Jean-François.

Dès 2003, les divers services de l’Etat défilent à La Potagère, exigeant des toilettes pour handicapés, des locaux adaptés aux normes sismiques.

Hélas, ainsi que l’écrivait en mars dernier dans le journal Vigousse le journaliste Joël Cerutti (Pj Investigations), c’était sans compter sur les innombrables tracasseries bureaucratiques.

Dans un premier temps, «la parcelle est classée en zone agricole, même si cette affectation est démentie par les faits» précise le journaliste.

Dès 2003, les divers services de l’Etat défilent à La Potagère, exigeant des toilettes pour handicapés, des locaux adaptés aux normes sismiques.

En 2004, une fin de non recevoir lui est signifiée pour cause de «transformations successives».

Tenace, Jean-François réalise les transformations demandées et met à l’enquête son projet.

En 2004, une fin de non recevoir lui est signifiée pour cause de «transformations successives».

Dès ce moment et pratiquement jusqu’en mai 2011, date à laquelle la commune de Chamoson décide en assemblée primaire d’une modification du plan d’affectation, ce sera «une interminable litanie de rencontres, de courriers, de téléphones avec des pontes du Département de l’économie, de l’énergie et du territoire, du Service du développement économique… Des brassées de procès-verbaux relatent des séances à n’en plus finir. En 2009, l’une d’elles affiche pas moins de 12 participants, dont le conseiller d’Etat PDC Jean-Michel Cina, qui prennent la décision de  mandater un bureau d’urbanisme.»

A ce jour, Anne ma sœur Anne ne voit toujours rien venir !

Et ce malgré l’assentiment de la commune qui aurait dû être suivi par une homologation du Conseil d’Etat «à en croire la loi sur l’aménagement sur le territoire », précise Joël Cerutti. «  Et tout ça en trois mois!

Jean-François invoque la visite d’investisseurs potentiels qui attendent l’homologation pour se déterminer.

«Deux ans et demi plus tard, soit en décembre 2013, Jean-François s’inquiète auprès du développement territorial.» 

Ce dernier invoque la visite d’investisseurs potentiels qui attendent l’homologation pour se déterminer.

«Dans sa réponse, le chef dudit service concède que le dossier lui a été transmis le 16 octobre 2012, qu’il est en circulation dans les différents services cantonaux pour préavis.»

Et depuis lors, il circule, circule, circule. Le chef l’a dit, il ne peut pas donner de délai sur son retour.

Quant à Valais Wallis promotion, anciennement présidé par le conseiller d’Etat Jean-Michel Cina, il est aussi contacté.

La présidente actuelle Karin Perraudin-Bertholet promet à Jean-François de passer à La Potagère.

C’était l’été passé et l’étoile montante du canton n’a toujours pas montré le bout de son nez. Il faut dire qu’elle est très occupée à asseoir sa carrière !

PMLJ

L’émission Passe-moi les jumelles est diffusée ce vendredi 17 octobre sur RTSun à 20h10 et en rediffusion le lundi 20 octobre, sur RTSdeux, à 15h10.

Commentaire

De qui se moque-t-on ?

Voici un projet privé, assis depuis 37 ans, qui mériterait un autre traitement que celui infligé par les services de l’Etat. La Potagère s’est imposée comme une vitrine du Valais depuis bien longtemps déjà. Il serait intelligent d’assurer la pérennité de ce lieu et rapidement.

Personnellement, je ne vois que de l’incompétence dans ce feuilleton lamentable. Un de plus me direz-vous et c’est lassant.

Comment comprendre, en effet, les discours fleuris de Jean-Michel Cina vantant son Valais Wallis Promotion, invitant tous les acteurs locaux à participer à la promotion du canton, et l’indifférence crasse imposée à un projet qui ne coûtera pas un sou aux contribuables ?

Personnellement, je ne vois que de l’incompétence dans ce feuilleton lamentable. Un de plus me direz-vous et c’est lassant.

Mais de qui se moque-t-on ?

Espérons que très rapidement, mais vraiment rapidement, l’Etat sorte de sa tour d’ivoire et consente à mettre un terme à ce vrai délire.

A l’époque des pétitions, il serait bienvenu, si l’Etat ne se bouge pas, de lancer un appel à tous ceux qui craignent de voir disparaître La Potagère. Et gageons qu’ils seront nombreux à signer !

Espérons que très rapidement, mais vraiment rapidement, l’Etat sorte de sa tour d’ivoire et consente à mettre un terme à ce vrai délire.

Nul doute que Jean-Michel Cina et Karine Perraudin Bertholet seront invités au coupé de ruban lors de l’inauguration de l’atelier !

Ariane Manfrino

NOTE DE PJ INVESTIGATIONS: Nous publions ce texte en même temps que l’1dex car nous souscrivons mot pour mot au commentaire d’Ariane Manfrino. Et si vous vous voulez soutenir activement La Potagère:  http://www.petitions24.net/un_futur_pour_la_potagere

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