GALERE DE RIEN   Printemps 2012, je reçois le feu vert des éditions Slatkine pour rédiger « Le Valais surprenant et (d)étonnant ». Le livre réalise un carton en librairies. On ne peut pas en dire autant de mes démarches avec Valais Tourisme puis Valais Wallis Promotion. Plongée dans une galère administrative où je me suis aperçu que je n’étais pas le seul à ramer!

Attention, vous entrez dans une zone subjective ! Elle concerne les coulisses de mon Guide impertinent sur le Valais et mes aventures avec l’administration touristique… Pouquoi en parler? Parce qu’entre la théorie publiée dans les journaux et cette pratique, les discours ne se recoupent pas. Et qu’on peut en tirer des leçons pour avancer.

Préliminaires avec Valais Community

Au printemps 2012, les Editions Slatkine me donnent le feu vert pour la publication de mon premier livre. Je sais déjà, par instinct, que la matière dépassera les 256 pages prévues. Il y aura du rab! Que faire avec? J’approche les responsables du site Valais Community – dans le giron de Valais Tourisme – et leur propose mes services.

Il y a des perles, noyées dans la masse, qui ne sont pas mises en valeur. Ce job-là, je le connais et pas qu’un peu.

Nous pourrions échanger nos compétences. Je leur fournirais du contenu, évidemment rétribué. Je pourrais faire vivre un site qui ne bouge pas beaucoup. On devrait aussi imaginer une refonte car il n’existe aucune hiérarchie rédactionnelle dans le contenu. Il y a des perles, noyées dans la masse, qui ne sont pas mises en valeur. Ce job-là, je le connais et pas qu’un peu.

Quelle bonne idée, me dit-on ! J’ai le plaisir d’être reçu et on va évidemment me rappeler. Ce qui ne sera pas le cas malgré quelques relances de ma part. Par contre, dès l’automne 2012, des spots sur Canal 9 incitent les gens à plus s’investir dans Valais Community. Coïncidence ou pas, tant mieux si cela leur redonne une dynamique.

Traductions, clips, webradio: le vif du sujet

Entre temps, mon Guide progresse et, cette fois, j’ai un contact direct avec un directeur par intérim de Valais Tourisme, en pleine refonte pour se muer en Valais Wallis Promotion. Nous voilà fin décembre 2012 et j’ai un rendez-vous grâce au soutien d’un ami qui gère une cave sur Chamoson. Cela aide. Je ne viens pas les mains vides. Je propose une collaboration dans la distribution et la traduction du Guide en allemand et en anglais.

Quelques semaines plus tard, je suis très aimablement reçu à Sion par une nouvelle responsable. Qui a des piles de dossiers sur la table. Dont le mien.

Dans la foulée, je suggère des petites réalisations, de deux minutes, sur certains sujets très visuels qui pourraient être diffusés sur les réseaux sociaux. J’ose suggérer une webradio avec le thème du «Valais surprenant et (d)étonnant» comme ligne rédactionnelle. Au passage, je demande un accès à leur banque de photos, car je sais qu’ils en stockent quelques milliers. Pour le Guide, cela me simplifierait la vie… Mon interlocuteur n’y voit pas de problèmes majeurs. Un dossier résume mes diverses approches.

Quelques semaines plus tard, je suis très aimablement reçu à Sion par une nouvelle responsable. Qui a des piles de dossiers sur la table. Dont le mien. Qui me dit qu’elle doit en prendre connaissance et qu’ils passent par une restructuration. Que cela prend du temps. Je comprends. Après notre entrevue, il y a les élections de printemps 2013, puis les vacances, puis des mails qui ne reçoivent pas toujours de réponses.

Pas les droits

Je postule, au passage – et un peu par ironie – à tous les postes mis au concours par Valais Wallis Promotion durant 2013. Après tout, mon Guide se situe exactement dans leur ligne : donner une nouvelle image du Valais… qui en a quelque peu besoin!

A Valais Wallais Promotion, on comprend mon étonnement, mais, c’est comme ça, que voulez-vous qu’on y fasse?

Lorsque je demande, en juin 2013,  l’accès à leur photos, on me répond finalement que, non, et que de toutes façons, ils n’en possèdent pas les droits. Cela est (d)étonnant. Dans le Haut-Valais, comme à Saillon ou Fully, des «humbles» offices du tourisme mettent gratuitement à disposition de la presse de superbes clichés. Sous réserve que l’article soit promotionnel et que l’on publie la mention ou le crédit. A Valais Wallais Promotion, on comprend mon étonnement, mais, c’est comme ça, que voulez-vous qu’on y fasse? Bon. Je me débrouille autrement avant la sortie de mon Guide en novembre 2013.

Si de votre côté, vous avez des suggestions à nous faire, nos portes ou lignes téléphoniques vous sont toujours ouvertes.

Vous passerez sur cette phrase d’auto-glorification qui vous dira que l’ouvrage avoisine, en ce moment, les 4000 exemplaires vendus, avec un premier tirage épuisé en quelques semaines. J’ai eu énormément de chance avec les médias qui ont compris que je prenais un créneau jusqu’alors pas exploité en Valais.

Et c’est reparti!

Début 2014, obstiné, je remets les couverts le 6 janvier, avec Valais Wallis Promotion, pour recevoir le 23 cette réponse : « Nous sommes toujours ouverts à une collaboration sur des projets ponctuels, mais n’en avons actuellement pas de concrets. Si de votre côté, vous avez des suggestions à nous faire, nos portes ou lignes téléphoniques vous sont toujours ouvertes. D’ici nos prochains échanges, je vous souhaite d’ores et déjà plein succès pour le second ouvrage.»

Des suggestions ? Ben, cela fait un an et demi que je les bassine avec mes projets sans avoir quoi que ce soit en retour. Quid des traductions ? Des échanges de textes ? Des sujets sur le web ? De la radio ? Voilà ce sur quoi j’aurais aimé avoir un net rejet ou une entrée en matière. Pas cette nébuleuse avec des « décideurs » qui s’abstiennent de trancher.

Je n’ai pas de baguette magique et apporter certains changements ne se fera pas en quelques jours!

Comme je suis un être très très têtu, ce 20 janvier, j’y vais d’un mail à Karin Perraudin qui publie dans Le Nouvelliste un article sur le thème «réinventions ensemble le Valais ». Un grand classique. La présidente de Valais Wallis Promotion m’écrit le 27 : «(…) Je n’ai pas de baguette magique et apporter certains changements ne se fera pas en quelques jours! Je vais examiner avec la direction de Valais Wallis promotion votre dossier transmis en annexe et cette dernière prendra contact avec vous.»

Le dossier « transmis en annexe » était le même – vous vous en doutez – que celui de décembre 2012. Inutile de vous dire que j’attends toujours un contact.

Pas le seul, et de loin!

Je commence à en parler autour de moi. Entendons-nous bien. Je cherche à comprendre si mon cas reste particulier car les généralités sont trop faciles. Un Guide, cela vous offre l’immense chance de rencontrer plein de personnalités magnifiques, issues de tous les milieux. Les cœurs s’ouvrent et les langues se délient. A ce jour, je dois atteindre une dizaine de témoignages qui rejoignent mes propres errances administratives avec Valais Tourisme puis Valais Wallis Promotion.

Ce ne sont pas des aigri-es qui balbutient devant leur vingtième apéro du jour que personne ne leur a donné leur chance.

Je précise l’identité de celles et ceux qui se confient. Ce ne sont pas des aigri-es qui balbutient devant leur vingtième apéro du jour que personne ne leur a donné leur chance. Il s’agit d’entrepreneurs inventifs qui agissent, qui se battent pour leur business et qui maîtrisent ô combien leurs domaines. Leurs ressentis?

«A un moment, j’ai jeté l’éponge!», «De toute façon, on ne peut rien faire avec eux !», «J’ai dû faire le boulot à leur place…», «Avec eux, tu oublies tout de suite!», «Ils sont totalement hermétiques à des idées qui ne sont pas les leurs.» «Ils ont exigé de reprendre ce secteur et, depuis, c’est lettre morte !» « Ils ont récupéré mon projet. Quelqu’un en interne a essayé de se l’attribuer et après cela n’a plus avancé.»

Cela fuse de toutes parts, je vous le garantis ! Ma subjectivité se retrouve un peu moins seule, ce qui me ferait assez plaisir si je ne raisonnais qu’en termes égoïstes. Qu’en est-il du bien de la collectivité? De mon côté, j’ai proposé, ils ont disposé par inertie. C’est leur histoire. Je suis plus qu’heureux de l’écho rencontré par mon livre par celles et ceux qui m’ont fait confiance. J’ai pu mener mes idées à termes et je ne lâcherai pas certaines autres décrites plus haut. Parce que j’y crois. Tout bêtement! Victime? Jamais! Amusé par ces officiels qui se répandent sur la nécessité de regrouper les forces en les laissant se tarir? Toujours!

Qui gère la gâchette?

Au Grand Conseil valaisan, en juin 2013, notre Conseiller d’Etat Jean-Michel Cina, par ailleurs responsable du tourisme, s’est quelque peu emporté.  « Il a également incité le Valais à ne pas « se diviser » alors qu’il est attaqué de toutes parts. « Qui a inventé la nouvelle discipline olympique qui consiste à se tirer une balle dans le genou, les Valaisans' », a-t-il lancé. » , nous rapporte l’ATS.

Au passage, si vous en avez chez vous, de ces dossiers qui ont pris la poussière à force de traîner dans certains bureaux, envoyez-les moi!

Jolie métaphore. Mais je doute que les Valaisans soient masos au point de vouloir gratuitement s’exploser les rotules. Tous n’ont pas le pouvoir de gérer la gâchette. Certaines administrations, oui!

Au passage, si vous en avez chez vous, de ces dossiers qui ont – comme le mien –  pris la poussière à force de traîner dans certains bureaux, envoyez-les moi! Je me ferai une joie d’en parler sur ce site. Que la citoyenne et le citoyen jugent par eux-mêmes. Je dis ça, je ne dis plus rien…

 Joël Cerutti

PS: Et je vous donne un premier exemple, déjà sur notre site:  http://www.pjinvestigation.ch/fr/?p=33

2 réponses

  1. Cette fois je ris jaune. Mon image du Valais en prend 1 coup dans le treichel…
    1 bonne nouvelle : il y a une réelle cohésion CHuisse que j’avais pas soupçonnée : cette façon d’éluder !!! GRRRR…

  2. Salut , pas étonné de péripéties m étant heurté au même mur , j ais été ailleurs donner se que je sais dans mon domaine ….. et je reçois bien plus que si j étais rester chez nous , humainement parlant …. Bonne journée

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