Plus j’avance, plus j’aime transmettre. Le concassage a montré ses limites, la construction ouvre des possibilités infinies. L’évidence s’est imposée. Bien mieux qu’un journaliste, je suis devenu un passionneur.
Dans mon tiny appartement, j’abrite quelques livres qui m’expliquent comment me sentir bien, mieux, relié, bien mieux relié. Des pages qui t’invitent à repenser tes rapports avec ton quotidien. Au moment même où tu l’achètes, l’empruntes ou le reçois, tu sens déjà la gomme effacer tes tensions. C’est quasi un effet placébo littéraire ! Et puis LIRE le bouquin t’oblige déjà à te poser, à t’offrir du temps. Tes connexions neuronales -quand tu parcours des pages imprimées – t’aiguillent vers une concentration autre que celle d’un écran à lumière bleue. Tu boucles le dernier chapitre, ton cerveau respire différemment.
J’en ai descendu des rayonnages avec des titres du genre. Sur le long terme, tu piges les constructions, tu anticipes les intentions, tu sais vers où le rédacteur te guide. Pourquoi pas ? Libre à toi, ensuite, d’APPLIQUER ce qui t’a été suggéré.
Comme j’adore expérimenter, j’ai suivi dans la campagne fribourgeoise deux week-ends d’art-thérapie. Ma boussole intérieure s’était parfois paumée, je souhaitais retrouver mes points cardinaux de base. Je voulais débloquer quelques verrous rouillés par mes peurs. Le dégrippant n’a pas tardé. Dans l’un de ces stages, il m’est apparu que mon vrai rôle était « passeur de passions ». C’est sorti d’une façon si fluide que cela s’est posé comme un incontournable.
J’aimais déjà mieux cette définition que seulement « journaliste ». Dans mes évolutions, cela nourrissait bien plus mes énergies de mettre en évidence plutôt que de dézinguer. « Passeur de passions », dans des réflexions plus récentes, cela s’est métamorphosé en « passionneur ». Le terme d’ « influenceur » m’agace car il sous-entend des manipulations commerciales. « Passionneur », c’est transmettre les plaisirs des découvertes avec une subjectivité assumée et jouissive. J’aime me caractériser par ce terme, « Passionneur », et j’ai quelques idées autour de ça. La suite au prochain épisode, moi je dis…
Joël Cerutti