TICKET EXTRATERRESTRE   Lancement ce 20 mars d«Un aller simple pour Mars», nouveau one man vraiment show de Vincent Kohler. Une mise sur orbite surréaliste – avec Patrick Nordmann aux manettes –  comme on les aime. Garanti (presque) sans spoilers sur l’intrigue !

Moment intense, sur la scène du Casino au Locle, ce mercredi 18 mars, vers les 15 heures : on change les piles à Vincent Kohler. Du moins celles de son micro sans fil. Aussitôt, notre ami se lance dans une imitation très convaincante du Lapin Duracell. En maillot de corps immaculé – au moment où nous écrivons ces lignes, du moins – avec des chaussettes noires, le tableau tient du joyeux surréalisme.

J’aime bien ma solitude quand je peux la partager…

L’improvisation gestuelle s’achève sur un «Tu m’as mis sur «mute» ou quoi ?» Quelques secondes plus tard, Vincent Kohler émet encore cette profonde considération : «J’aime bien ma solitude quand je peux la partager…»

Dialogues codés

Dans l’intrigue d’«Un aller simple pour Mars», son personnage s’emmerde un peu tout seul comme un gland sans chêne sur la Planète Rouge. A la base, il y avait d’autres explorateurs dans la fusée. Vincent doit sa survie à une neutre position, enfermé à double tour dans les chiottes de la navette. Vous aurez d’autres détails lorsque vous serez dans un fauteuil, comme spectatrice ou teur. Vous croyez que c’est le genre de la maison, de déflorer ?

En proportion, il y a plus d’effets techniques que dans une revue de deux heures.

Au pied la scène, des bacs en plastique gris qui portent la mention «Gélatines» ou un carton d’où émerge une boule tango. La technique d’«Un aller simple pour Mars» se place. La rampe de lancement se révèle complexe. «En proportion, il y a plus d’effets techniques que dans une revue de deux heures», sourit dans sa barbe l’autre Vincent (Orlandini), complice de Kohler depuis des temps immémoriaux. Entre lui, des dialogues codés s’échangent. «Je monte la Terre. Regarde le bloc 35. Dans ton cul, la régie ! »… Cela fuse. «Je vais chercher un torchon», indique de son côté Patrick Nordmann, «metteur en orbite» de l’œuvre qu’il a coécrite avec Kohler. Derrière eux, une dizaine de versions avant d’arriver à celle présentée ce 20 mars. Entre nous, il est préférable que Patrick s’éloigne de toute installation électronique, il la détraque !

Mise à terre avant Mars

Pour se décontracter et faire sa mise à terre personnelle, Vincent Kohler peste sur les forces de l’ordre… Il ne vaut mieux pas laisser sa voiture traîner en zone bleue autour du Casino. Les quarante balles d’amende se glissent vite sous un essuie-glace. «La police ne peut pas comprendre ce qu’est un processus de création. Le Créationisme, peut-être… »

Il bien ton pyjama, il y a plein de filles qui me disent ça.

Et voilà qu’arrive «la seule femme qui m’aime encore », Kristina, la sœur de Vincent Kohler. Qui se charge des costumes. La couture est sa possible mission du jour. Elle doit ajouter un trou à la ceinture d’une combinaison grise de cosmo ou astronaute… Vincent Kohler canalise son énergie de dynamo scénique en jetant et rejetant des bouteilles d’oxygène sur l’épaule. Sa sœur lève un œil, l’observe un moment, puis déclare, ironiquement admirative : «Il bien ton pyjama, il y a plein de filles qui me disent ça. Bon, je me suis bien fait chier à le réaliser !» Le logo «Nazo», cousu sur l’épaule, sort des ordinateurs foldingues des graphistes Plonk & Replonk. Observez-le bien, on croirait quasi un vrai…

C’est absurde mais on assume!

Ces échauffements verbaux et scéniques terminés, le filage commence. A chaque question d’éclairage ou de bande-son encore en suspens, la solution se dessine très vite. Kohler commente ses propres délires par «C’est absurde mais on assume!» Décortiqués au détail près s’enchaîne quand même la dizaine de sketches. (Le lendemain – le 19 mars – les 59 effets roulent sans anicroche, Vincent Orlandini en a même rêvé la nuit!)

Mesquines conneries du quotidien

«Un aller simple pour Mars» s’attache à massacrer toutes les mesquines conneries de notre quotidien. Transposées à des millions de kilomètres de notre Globe, elles n’en deviennent que plus surréalistes.

Le but du spectacle est quand même de finir habillé, je vous rassure les gars!

Utile, vous découvrirez comment enfiler un équipement spatial de sensuelle façon. Cela pourrait émoustiller votre libido extraterrestre… «Le but du spectacle est quand même de finir habillé, je vous rassure les gars !», garantit Vincent Kohler-

Vous apprendrez aussi comment des microbes se retrouvent à l’Ecole des Fans. Il peut être périlleux pour eux de pousser la chansonnette. Quant aux discours finaux plane l’esprit d’un certain Charles. Noir. Le filage s’achève. «Bon, qu’est-ce qui reste à faire ?», interroge Kohler à la cantonnade, la tête enfermée dans son casque. Ben, rencontrer son public ce 20 mars dès 20 h 30. Aliens bienvenus s’ils ne bavent pas sur les fauteuils.

Joël Cerutti

http://www.vincent-kohler.com/website/accueil.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *