COUPS DE POUSSES (31) Igit n’est pas une découverte si l’on considère son passage dans l’émission The Voice. Mais c’est une véritable découverte lorsqu’on le découvre sur scène.
J’ai pris un vrai plaisir à le voir et l’entendre à l’épicentre de Collonge-Bellerive hier soir. Il y a notamment interprété les chansons de son premier EP, Les Voiles, sorti fin mars dernier et dont on se demande encore pourquoi il n’a pas bénéficié de meilleurs passages en radio. Six chansons, en français et en anglais dont certaines ont mis sept ans à mûrir.
Igit a par exemple écrit Je suis libre alors qu’il n’avait que 23 ans. Il s’est nourri de rencontres humaines et musicales. Paradoxalement, il écoute peu de musique et se confronte essentiellement à celle jouée par ceux qu’il rencontre professionnellement.
Igit est un artiste libre. Il a financé son EP grâce au crowdfunding, échappant ainsi au formatage des majors qui n’auraient pas manqué de nous l’abîmer un peu (il n’y a qu’à voir ce qu’est devenu Kendji Girac). Cette liberté, Igit l’exploite à fond sur scène. Il nous fait totalement oublier le télé-crochet de TF1. Si on retrouve la guitare lap steel dont il s’accompagnait pour chanter Hit The Road Jack à la télévision, sa seule référence à l’émission concerne la reprise du Vous les femmes de Julio Iglesias qu’il avait interprétée dans The voice.
Pascal Schouwey