PHOTOCHOPE (3)   Quand on rencontre Thomas Burgener dans son fief de Viège, il suffit de quelques minutes pour se rendre compte qu’il est un excellent « animal politique ». Très à l’aise dans les rapports aux autres, toujours à l’affût d’une poignée de main ou d’un verre à offrir, ses yeux brillent à l’évocation de « coups » politiques réussis dans le passé ou de sa candidature socialiste aux États. L’avocat a consacré tout un après-midi à L’1Dex, exprimant sa détermination sur les sujets qui lui sont chers. Place à ses réponses aux 5 questions de « Photochope », la chronique de L’1Dex pour le bicentenaire:

Germain Clavien disait: « Autrefois les Valaisans gardaient leurs vaches, aujourd’hui ils gardent leurs immeubles. » Votre vision idéale de l’aménagement du territoire en Valais, c’est plutôt « Gotham City » ou « La petite maison dans la prairie » ?

Vous avez raison. Il faut une vision pour l’aménagement du territoire, comme il faut une vision tout court pour le Valais. Ni Gotham City, ni Maison dans la Prairie, mais plein de quartiers bien aménagés, d’une certaine densité, écologiques, avec des maisons qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment et avec des services de proximité. Vivre et créer dans les quartiers des villes ce que nous avions d’antan dans les villages en montagne, en plus moderne bien entendu.

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En juin prochain, Sion accueillera la « Pride ». Vous y verra-t-on danser sur un char ou jeter des cailloux sur ces brebis égarées?

Je suis un mauvais danseur, mais j’y serai certainement, pour donner un soutien. Le Valais s’est ouvert, mais il reste un joli bout de chemin à faire. Mon camarade Mathias Reynard a réussi au Parlement Fédéral un grand coup en complétant la loi contre le racisme avec la notion de l’orientation sexuelle.

Il y a encore beaucoup trop d’homosexuels qui n’osent pas afficher leur  préférence par peur de la réaction de leur entourage. Et je suis content que le nouvel évêque de Sion soit plus ouvert que son prédécesseur haut-valaisan.

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Le parlement valaisan compte environ 15% de femmes. Pour vous une gonzesse en politique, c’est un homme politique avec des seins ou une femme avec des couilles?

Je ne commente pas votre formulation, mais la question reste pertinente. On m’a souvent accusé d’avoir barré la route des femmes. Mais quand j’ai quitté le Conseil Municipal de Viège, une femme, l’actuelle députée Helena Mooser Theler, m’y a remplacé.

Et je suis fier que la première femme Conseillère d’Etat dans notre canton, Esther Waeber-Kalbermatten ait fait carrière dans mon parti et qu’elle m’ait succédé directement dans cette fonction. Il nous faut absolument d’autres  femmes  de cette trempe et on doit tous se battre pour l’égalité des droits.

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Au-delà de la Raspille vivent des individus dont les mœurs échappent souvent à la compréhension des Haut-Valaisans. Quels liens entretenez-vous avec la partie inférieure (géographiquement) de notre canton?

Quels moeurs? L’incompréhension est malheureusement réciproque. J’ai la chance de bien connaitre tout le Valais de Gletsch jusqu’à St.Gingolph, et les endroits les plus reculés comme Embd et Isérables. Le Valais culturel, dans ces deux régions linguistiques, connaît des personnalités extraordinaires.

Et encore une chose: ce qui nous unit, c’est nos racines montagnardes, nos racines de vignerons et de tambours, nos racines de bon vivants et d’épicuriens. Je les connais toutes, parce que je les vis et je les pratique.

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Le Valais nage depuis quelque temps dans un bouillasson politico-médiatico-juridique. Aimeriez-vous que les médias valaisans vous informent sur ces affaires ou préférez-vous découvrir chaque semaine le lieu incroyable où se trouve le cube 365?

Les affaires ne manquent pas et il serait grave que les médias ne jouent pas leur rôle important. Il faut même qu’ils poussent le bouchon encore plus loin pour que tout un chacun comprenne que, dans ce canton, on doit jouer carte sur table en toute transparence. Même si la vérité fait des fois mal. Sur cette base on sera pris au sérieux dans le reste de la Suisse. Fini la république des petits copains! Transparence, ouverture, modernité : voilà notre devise! Le cube 365? Je préfère ma tente au Paléo….

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Alors que la rencontre se termine dans la cave de sa maison familiale, Thomas Burgener plaisante: « Ecrivez sur moi ce que vous voulez !».  C’est peut-être ce savant mélange entre décontraction et sérieux, cette envie de transparence qui feront du socialiste le premier Conseiller aux États « non PDC » de l’histoire!

Photos : Christian Miraillès

Propos recueillis par : Anne-Christine Willa et Christian Miraillès

Merci à la pizzeria Wiwianni (http://www.wiwanni-visp.ch/cms/) de Viège pour son accueil chaleureux!

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