COUPS DE POUSSES (56)   Des montagnes de Belasitsa aux portes du désert du Sahara, il y a un monde; mais c’est ici, loin de leurs terres d’origine, entre une ligne de chemin de fer perdue et une route esseulée menant à l’église de leur village, qu’Irina et Stéphanie se rencontrent. Elles grandissent ensemble et mêlent leur voix depuis leur plus tendre enfance et imaginent alors, ce personnage dont le groupe porte le nom, Elynn.

Imprégnés des musiques d’ailleurs, de soul et de folk américaine, leurs chants nous emmènent aux confins du monde, dans un univers de terres lointaines, de légendes peuplées de personnages atypiques, enchanteurs et féeriques qui leur inspire les histoires qu’elles nous content.

Elynn the Green naît de la rencontre des deux chanteuses avec des artistes incontournables de la scène romande : Thierry Jaccard – guitare (The TWO, Brainless),Félix Bergeron – batterie (Aliose, Micha Sportelli, Mourah), Fanny Balestro – violoncelle (Sinfonietta, Compagnie Alternance Théâtre).
album elynn the greesAprès une année passée à promouvoir leur première démo fort bien accueillie par le public et plusieurs passages dans les médias (Couleur3, Radio Paradiso, Plein le Poste), Elynn se retire quelques mois de la scène pour travailler sur des morceaux inédits et nous livre au printemps 2015 son tout nouvel opus Five Seasons, enregistré au prestigieux Studio du Flon. Leurs compositions, marquées de cette nuance déjà soufflée auparavant, ont désormais trouvé une teinte qui leur est propre, la couleur Elynn the Green qui s’inscrit toutefois dans une pure tradition folk.

Entrer dans l’univers d’Elynn, c’est se laisser emporter dans un voyage où le temps s’arrête et où l’imaginaire est roi et une fois le livre d’histoires ouvert, il est difficile de le refermer.

« Après les avoir écoutées l’été 2015 en pleine canicule au Gena Festival, avec plusieurs invités, notamment le groupe The Two (Thierry Jaccard et Yannick Nanette), je suis repartie avec leur CD, une partie de leurs rêves et quelques mélodies dans mon esprit.

Je me réjouissais de les revoir le 21 novembre à l’Epicentre, dans des conditions plus intimistes et là, j’ai réellement pris conscience de toute l’étendue de leur talent et de l’univers magique dans lequel ces deux jeunes femmes et leurs musiciens nous transportent.

Soudain, deux apparitions dans le brouillard, telles des anges, deux voix magnifiques, douces et puissantes qui envahissent la salle de mélodies envoutantes, souvent nostalgiques, d’une grande tendresse et de toute beauté. C’est avec une certaine timidité qu’elles nous évoquent également leur enfance et qu’elles partagent avec nous leurs origines en nous chantant deux chansons venant de Macédoine et d’Algérie.

A leurs côtés, des musiciens hors paire : Le batteur, qui pose un rythme lancinant, me faisant penser parfois à des danses indiennes chamaniques. Le guitariste (Germain Umdenstock, qui remplace Thierry en tournée avec The Two) dont le jeu, plein de finesse, donne tout naturellement la réplique aux chanteuses, puis, la jeune violoncelliste, qui donne une harmonie particulière et qui pénètre notre âme dès les premiers instants.

Les notes volent tout autour de nous dans une pureté de cristal. On en oublierait presque de respirer. La salle, pleine, retient effectivement son souffle et alterne entre silence absolu et applaudissements. Une musique qui descend du ciel et qui pose sur chacun des spectateurs un peu d’amour et de tendresse. Un grand moment !

 

Martine Henriod

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