PISSER DANS UN VIOLON En Valais, les outrances du Dr Calogero Morreale ne lui ont valu aucune plainte «officielle». Quant aux autres, Hôpital du Valais s’en tape.
Depuis vingt ans, le «pédopsychiatre» Calogero Morreale se montre infâme envers certains patients et leurs familles. Ses collaboratrices se plaignent d’un comportement déplacé qui tient du harcèlement. Mais, selon Florence Renggli, cheffe de communication d’Hôpital Valais, «aucune plainte officielle n’a été déposée contre le Dr Morreale». En pure analyse de texte, cela pourrait signifier que plaintes il y a eues mais pas formulées dans les normes administratives.
Pas l’envie d’affronter
Certains parents que nous avons rencontrés ont abdiqué. Ils n’ont eu aucune envie d’affronter une institution qui protège constamment le Dr Morreale dans ses bavures. D’autres ont envoyé des lettres recommandées au supérieur du «pédopsychiatre» sans même recevoir un accusé de réception. Par exemple, ce couple qui a dénonce noir sur blanc la prescription massive d’antidépresseurs à un enfant allergique à ces médicaments. Il détaille encore les humiliations subies lors de certaines séances.
J’ai eu des parents qui étaient venus se plaindre chez moi de cet individu
Par mail, un ancien collaborateur, se souvient de Morreale comme d’un «personnage d’une suffisance détestable». «J’ai eu des parents qui étaient venus se plaindre chez moi de cet individu» souligne encore ce médecin. Sur Facebook, d’autres réactions concernant le «pédopsychiatre» sont tombées. Celle-ci décrit le «comportement étonnant» du Dr Morreale qui «refuse de rédiger des rapports concernant les gens qu’il suit». Cette autre parle de «dizaines de témoignages» venus de familles «faisant acte de violences physiques et verbales, tel que l’étranglement, d’insultes, de menaces et d’emprisonnements pour des bagatelles».
Déposer plainte officielle
Très didactique dans sa réponse, Florence Renggli nous a encore expliqué : «Si comme vous le prétendez, de nombreux témoignages de familles vous parviennent, nous ne pouvons que vous conseiller de leur recommander de déposer une plainte officielle auprès de la Commission de surveillance des professionnels de la Santé dont la mission est, notamment, de sanctionner d’éventuels dysfonctionnements.» Cette indication méritait une citation intégrale. Et Florence Renggli ajoute: «Quant à l’Hôpital du Valais, il réceptionne toutes les plaintes et, lorsqu’elles sont identifiables (non anonymes) les traite toujours avec diligence.»
Cela fait exactement six ans que les parents concernés attendent une réponse.
Dans la lettre recommandée citée en début d’article, cela fait exactement six ans que les parents concernés attendent une réponse. Finissons sur le Dr Morreale. Depuis quelques semaines, avec certains patients, il fait preuve d’une suspecte empathie. «C’est le jour et la nuit», nous dit une personne concernée. Dans la vie médicale, il y a de ces coïncidences…
Joël Cerutti
Cet article est paru dans le Vigousse du 10 novembre 2012. Depuis, à notre connaissance, RAS…