OBJECTIFS   Pierre Emile Bertona n’a rien d’un «Monsieur Moi Je». Depuis trois décennies, notre artiste sierrois allie deux passions : la basse et la photographie. Pour la première fois, il commente quelques-unes de ses clichés.

En artisan discret, Pierre Emile Bertona joue aux côtés de Bernie Constantin ou Casal. Devant son objectif défilent des grands noms, tous genres confondus. Pierre Emile Bertona n’en fait jamais étalage. Il gagne sa vie dans les assurances et «un patron génial» lui permet d’organiser son agenda pour être sur ou devant les scènes. Voire même les plateaux télé. Quelques commentaires glanés au Café Helvetia, voici pile-poil deux ans.

FRANK ZAPPA, LA LIBERTE DES DEBUTS

zappa2web

«Frank Zappa fait partie des premiers concerts que j’ai été photographié. A l’époque, tu pouvais entrer avec tout ton matériel sans que l’on t’emmerde. J’avais un petit Canon et des objectifs prêtés par un copain. Aujourd’hui, c’est devenu plus compliqué. Tu as le promoteur qui refuse que tu fasses des photos, à cause du manager qui refuse à cause de l’artiste. Et puis faire trois clichés, comme tout le monde, durant les premiers morceaux et après de dégager, cela ne m’intéresse pas.»

MANU KATCHE, SAVOIR ETRE DISCRET

20101126-294

«Manu Katché, cela fait plus de vingt ans que je le connais grâce à Catherine Lara. J’étais très ami avec quelqu’un qui faisait le son pour elle. Et le contact s’est fait. J’ai réalisé pas mal de photos pour lui, certains ont été utilisées pour des publicités. Quand je veux me rendre à un de ses concerts ou sur le plateau d’une émission de télévision, internet facilite beaucoup les choses. Une fois, il est venu me remercier pour ma discrétion qui laissait travailler les musiciens.»

img116

« J’aime bien photographier des amis. Je ne le fais pas de façon compulsive, je rentre par la petite porte, on me fait confiance et c’est comme ça que cela doit être. Je réalise mes photos durant les répétitions car c’est là qu’elles sont les meilleures. Les artistes sont plus cool, plus «vrais» durant le soundcheck, ils rigolent. Quand je vais à Paris, sur un plateau télé, c’est durant mon temps libre. Je travaille dans les assurances et j’ai la chance d’avoir un patron super génial qui me permet de bien gérer mon agenda. Personne ne m’offre le billet, c’est pour ma pomme. Mais, en retour, cela me rapporte des moments tellements supers, géniaux. Il y a des gens qui paieraient pour ça! »

TONY LEVIN, UN VRAI EXTRA-TERRESTRE

SM04252009-091-72

«Catherine Lara a aussi pris Tony Levin comme bassiste. Il est venu jouer sur un disque, en septembre 1984, et j’ai fait sa connaissance. Il joue de la basse mieux que moi (rires !), c’est un sacré bonhomme, très drôle. Il aime aussi beaucoup la photo. Ce gars-là se passionne pour toutes les nouvelles technologies, c’est un vrai extra-terrestre.»

JANNICK TOP N’EST PAS UN CANULAR

Jannick Top

« Jannick Top, c’est un de mes bassistes préférés. A un moment, on est entré par hasard en contact car il cherchait une mini-basse Fender. En plus, il se mariait le lendemain à Fully ! Au début, quand il a cherché à me joindre, j’ai cru que c’était un canular de mes amis du groupe «Village Popaul». J’étais certains qu’ils cherchaient à me mener en bâteau en se faisant passer pour Jannick Top. Mais lorsque j’ai vu que le numéro commençait par un 06, cela m’a intrigué. »

MICHEL FUGAIN, TOUJOURS GRACE AUX AMIS

20070907-018web

«Michel Fugain… J’aime beaucoup le personnage et j’ai pu l’approcher car j’avais à nouveau deux amis qui bossaient pour lui. Disons que les liens se font toujours rapidement avec les gens que j’aime bien. Si cela ne passe pas, je pose mon sac et je fous le camps. Je suis privilégié pour ça.»

PIERRE-LOUIS BONVIN

Bonvin1

Pierre-Louis Bonvin, frère de Paul Mac. «Il s’était monté un système pour être rock’n roll et verre de rouge. »

PETER GABRIEL, HUMBLE ET HUMAIN

Peter Gabriel

«Peter Gabriel, une rencontre grâce à Tony Levin qui joue avec lui. Il est venu nous parler après une répétition, dans les coulisses. J’ai été frappé à quel point il était humble et simple. Une belle leçon d’humilité. Etre bassiste, musicien, cela m’a bien aidé au début et maintenant cela m’aide encore plus. Les artistes sont aussi en attente de photos. Quand ils les utilisent, ils me demandent la permission mais c’est toujours gratuit. Je le fais par amitié, ce n’est pas mon boulot, je ne veux pas avoir de relations d’argent. Il m’est arrivé que des journaux français piquent mon travail sans mettre de crédit. On promet de plates excuses.»

LUI….

Selah Sue

« C’est vrai que je devrais faire un site… Quant au classement des photos, c’est un sacré foutoir ! Disons qu’il est… chronologique. Mon disque dur est entre mes deux oreilles. J’ai aussi remarqué que mon regard a changé si je reviens sur des photos prises voici 3, 5 ou 10 ans. J’adore la photo, j’adore la musique, je ne peux qu’aimer faire des photos de musique. Par contre, je déteste être pris, moi, en photo durant un concert ! Je préfère être du bon côté de l’objectif.» (En haut, Selah Sue, en répétition avant une émission de télé sur Arte)

POUR LE PLAISIR…

20081025-038finaljulie

Joël Cerutti

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *