PHOTOCHOPE (8) Quand on lui parle de politique, Marc Aymon avoue tout de suite ne pas aimer les grands discours. Son leitmotiv: «Balaie devant ta porte!» Autrement dit : que chaque individu puisse s’épanouir et être attentif à l’autre. C’est cet idéal que le musicien valaisan vit au quotidien, faisant de sa passion son moteur. Depuis 2006, il poursuit sa quête artistique, d’albums en concerts, s’entourant des meilleurs comme pour puiser en eux l’étincelle qui fera briller les yeux du public. Rencontré à la Brasserie du Grand-Pont à Sion – lieu qui lui tient à coeur – il livre son point de vue sur quelques sujets d’actualité valaisanne:
Germain Clavien disait: «Autrefois les Valaisans gardaient leurs vaches, aujourd’hui ils gardent leurs immeubles.» Votre vision idéale de l’aménagement du territoire en Valais, c’est plutôt «Gotham City» ou «La petite Maison dans la prairie»?
L’idéal pour moi serait de vivre dans une «Petite Maison dans la prairie» installée dans l’énergie d’une «Gotham City .
En juin dernier, Sion a accueilli la Pride. Vous y a-t-on vu danser sur un char ou jeter des cailloux sur ces brebis égarées?
On m’a demandé une vidéo de soutien à la Pride que j’ai enregistrée avec plaisir. On m’a aussi proposé de participer au défilé, mais j’avais un concert le jour même. Je vous avoue que ça m’a un peu arrangé car j’aime être discret. Et je crois aussi surtout que ce sont les détails qui deviennent souvent nos moments et nos souvenirs les plus précieux. Les petites choses plutôt que les démonstrations. J’ai donc chanté le jour de la Pride pour quelques bénévoles, assis en rond, à la place de la Planta, avant l’arrivée de tout le monde et avant mon départ sur la route.
Le parlement valaisan compte environ 15% de femmes. Pour vous une gonzesse en politique, c’est un homme politique avec des seins ou une femme avec des couilles?
Une femme avec du courage.
Au-delà de la Raspille vivent des individus dont les mœurs et le langage échappent souvent à la compréhension des Bas-Valaisans. Quels liens entretenez-vous avec la partie supérieure (géographiquement) de notre canton?
J’ai peu de liens avec le Haut-Valais, même si j’ai eu l’occasion de participer à quelques festivals qui se sont toujours passés avec beaucoup de professionnalisme. Je dis «peu de liens» et en même temps, là, je pars chanter à Zermatt!
Le Valais nage depuis quelque temps dans un bouillasson politico-médiatico-juridique. Aimeriez-vous que les médias valaisans vous informent sur ces affaires ou préférez-vous découvrir chaque semaine le lieu incroyable où se trouve le « cube 365 »?
J’ai des copains politiciens, de gauche comme de droite, qui se sont avérés être des personnes qui se sont intéressées à mon parcours et qui m’ont demandé «Comment un chanteur suisse arrive à s’en sortir?» Ce qui m’intéresse, c’est l’humain. Ses valeurs, sa manière de vivre et de se comporter avec son équipe et avec les gens qu’il croise dans la rue, et ce encore plus quand les micros et les caméras sont éteintes!
Marc Aymon vient de sortir son 4e album « D’une seule bouche ». Il sera au festival « Terre des Hommes » le 5 septembre et le 3 décembre prochain au Crochetan à Monthey.
Plus d’infos sur http://marcaymon.com/nouvel-album/
Merci à la Brasserie du Grand-Pont à Sion, fidèle soutien de Marc Aymon
Texte : Anne-Christine Willa
Photos : Christian Miraillès