ABUS D’ALCOVE    Etonnant comme les magistrats qui oeuvrent dans les affaires Légeret et Ségalat prennent à la lettre les réquisitoires d’Eric Cottier. Evidemment, la justice fait toujours preuve d’une indépendance totale et ne pourrait être accusée de suivre d’amicales recommandations. Pourtant, quand on est dans les petits papiers du procureur général, c’est dingue comme on grimpe vite dans la hiérarchie.

La Justice vaudoise est désormais en face d’un gigantesque scandale qui révèle qu’à tous les niveaux de l’ordre judiciaire du canton, de hauts magistrats sont mouillés dans des pratiques illégales.

Cela va du Ministère public central aux juges suprêmes du canton. Et les conséquences de ces faits ne pourront être autres que la révocation immédiate du Procureur général du canton de Vaud, M. Eric Cottier et la démission du président du Tribunal cantonal, M. Jean-François Meylan.

PJ Investigations a révélé ( http://www.pjinvestigation.ch/fr/?p=946) que deux juges cantonaux vaudois étaient amants et que, contrairement aux devoirs de leur charge qui les forçaient à se récuser, ils ont été juges, à des degrés différents, dans la même affaire : la condamnation à vie (99 ans de prison) de François Légeret, le soi-disant meurtrier de sa mère, d’une amie de celle-ci et de sa sœur Marie-José Légeret.

Silence des médias

François Légeret et son conseil Me Lob ont déposé leur «Requête de révision pénale» le 27 octobre 2014, adressée à la Direction du Tribunal cantonal vaudois. Aucun média suisse n’en a parlé, alors qu’ils en sont tous informés (!). Et pourtant ce document de 24 pages est une véritable bombe qui n’est même plus à retardement.

La requête  se réfère aux art. 56 à 60 du CPP (Code de Procédure Pénale) quant à la composition de la Cour du 4 octobre 2010. On se souvient (voir nos épisodes précédents !) que ce jour-là trois juges cantonaux rejetaient le recours de François Légeret et confirmaient sa peine à la prison à vie.

Rien que ces faits entraînent donc une récusation générale de tous ces personnages et la révision complète de l’enquête et des procès qui ont amené à la condamnation de François Légeret !

Parmi les trois juges se trouvaient Madame Yasmina Bendani qui ne s’est pas privée (nous en sommes témoin) de célébrer le travail du juge de première instance qui avait condamné pour la deuxième fois F.L., en suivant à la lettre le réquisitoire du Procureur général Cottier.

Admirable exemple de l’indépendance des juges.

Or le juge qui recevait ainsi le blanc seing de la Cour supérieure du canton de Vaud n’était autre que le sieur Philippe Colelough, celui-là même qui s’est fait chopper à entretenir des relations plus qu’intimes avec la juge Yasmina Bendani ! Rien que ces faits entraînent donc une récusation générale de tous ces personnages et la révision complète de l’enquête et des procès qui ont amené à la condamnation de François Légeret !

Que d’amicales promotions…

Nous reviendrons bientôt sur toutes les anomalies juridiques et procédurales qui entachent le travail de la police, de l’instruction et des jugements dans cette affaire (le feuilleton n’est pas terminé !), pour vous révéler quelques faits que nous laissons à votre jugement.

Ils ont participé «activement» aux condamnations de François Légeret et de Laurent Ségalat en suivant à la lettre les réquisitoires du Procureur général Eric Cottier!

Tous les juges «amis» du Procureur général Eric Cottier connaissent une très admirable reconnaissance de leurs «mérites» et grimpent rapidement dans la hiérarchie de l’ordre judiciaire vaudois. Ainsi, le juge du Tribunal de Vevey, Marc Pellet a été nommé Juge cantonal en mars 2010. Le même jour que les juges Philippe Colelough et Yasmina Bendani. Belle promotion !

Quels sont leurs points communs, outre les coucheries entre Colelough et Bendani ? Ils ont participé «activement» aux condamnations de François Légeret et de Laurent Ségalat en suivant à la lettre les réquisitoires du Procureur général Eric Cottier !

Les faits sont têtus

Nous savons que nous prenons de gros risques en affirmant cela. Mais malheureusement pour eux, les faits sont têtus. Lors du premier procès contre François Légeret  à Vevey en 2008, le juge Pellet condamnait F.L. à la prison à vie en suivant le réquisitoire du procureur Cottier, «Sûr à 100% de la culpabilité de F.L. » alors qu’aucune preuve formelle n’avait pu être retenue contre lui. Suite au deuxième procès à Lausanne contre F.L. en mars 2010, le juge Colelough condamnait F.L. à la même peine, malgré des témoignages probants qui démontraient, une nouvelle fois, que F.L. méritait au moins que le doute lui profite.

Lors de son procès devant la Cour criminelle de la Côte, en mai 2012, Laurent Ségalat est acquitté, fautes de preuves, devant un tribunal composé de juges professionnels.

Dans l’affaire Ségalat, accusé d’avoir tué en 2010 sa belle-mère au dessus de Morges, même curieuse «séquence». Lors de son procès devant la Cour criminelle de la Côte, en mai 2012, Laurent Ségalat est acquitté, fautes de preuves, devant un tribunal composé de juges professionnels. Et pourtant le Procureur général du canton de Vaud avait requis 16 ans de prison. Là encore, sans aucune preuve.

Point commun avec l’affaire Légeret ? Deux des trois juges qui condamnent Ségalat s’appellent Philippe Colelough et Marc Pellet!

Véxé, le Ministère public fait recours et en deuxième instance, Laurent Ségalat est condamné à … 16 ans de prison pour les mêmes faits en novembre 2012.

Point commun avec l’affaire Légeret ? Deux des trois juges qui condamnent Ségalat s’appellent Philippe Colelough et Marc Pellet!

Bien entendu, vu leurs hautes fonctions de magistrats cantonaux, ils ont jugé en toute «indépendance» et en aucun cas, l’on pourrait les soupçonner d’avoir suivis les «recommandations amicales» du Procureur général du canton Vaud, Eric Cottier !

Patrick Nordmann

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