DURANT L’APOCALYPSE LE BAR RESTE OUVERT J’ai compris leur stratégie: La Poste et les CFF veulent parquer ces moutons de pauvres en ville. Ils prévoient d’offrir l’air pur de la campagne aux veaux d’or. Comme ça, les vaches grasses seront bien gardées !
Conspirationniste timbré, mon camarade, au bar de l’Apocalypse, toujours ouvert, laisse-moi remplir ton verre ! Euréka, j’ai trouvé ! Cela fait des années que je m’épuise le cortex à comprendre ce que veulent les CFF et La Poste. Depuis cette semaine, avec l’annonce de la proche fermeture de 600 offices postaux et le test d’un abonnement à 12 000 francs, j’ai cerné leur stratégie à long terme.
Les deux monstres veulent intensifier l’exode rural pour caser tous les paumés aux petits salaires dans ou aux abords des villes.
Une évidence !
Cela m’apparaît tellement limpide que je m’étonne de ne pas avoir cerné leur mode opératoire plus vite.
Le cauchemar, pour La Poste, les CFF (voire de Swisscom), c’est de perpétuer cette saleté de service public, cette notion poussièreuse et si dispendieuse. Surtout quand ce maudit public habite aux fins fonds de la campagne, au sommet d’une vallée !!!! Que faire ? Isoler ces ermites qui coûtent si cher et ramolissent les bénéfices. Ils diminuent ou suppriment les prestations, bouclent à tour de bras les bureaux, ne distribuent plus l’AVS, ils suppriment les correspondances, augmentent les prix des courses, ils se dispensent de tirer des fibres optiques là où ce n’est pas rentable. La morale finale? DEBROUILLE-TOI ! Tu en veux le luxe de l’éloignement? Tu raques au prix FORT.
Je patauge dans la parano ? Quand La Poste espère arriver au plus vite à 800 offices – au lieu des 3500 existant en 2001 – réfléchissez un tantinet ! Les choix sont imposés, pas discutés, sur des barèmes obscurs qui font la nique aux principes vagues d’une démocratie…
Pareil pour le prix des CFF avec cet abonnement AG maxi délirant à 12 000 francs dont on va sélectionner 100 élu-es- pour le tester (oui, j’ai postulé !). Avec ton rejet de l’initiative « Pro Service Public », sais-tu que tu as signé un chèque en blanc à des élites financières totalement déconnectées de ta réalité? As-tu oublié qu’ils ne comprennent rien à ce que tu vis, toi?
Dans leur logique, toi, helvète moyen, tu te dois d’habiter proche de ton lieu de travail, en milieu urbain. COMPRIS ? Cela concentrera les services de La Poste, des CFF, de Swisscom. Cela dégorgera les routes, les rails, les wagons comme tu te déplaceras dans un périmètre restreint. Cela augmentera leur efficacité, réduira encore plus leur personnel, fera exploser leurs bénéfices. De la joie en barres plaquées or!
Bref, si tu restes un pauvre, que tu végètes en rase campagne, TU FAIS TACHE. Tu imagines tout ce que tu coûtes à la collectivité !? Tu n’as pas honte ? Laisse les pâturages à celles et ceux qui en ont les moyens ! Comme ça les grasses vaches – du moins celles dont les étables ont survécu au suicide des paysans étranglés par leurs dettes – seront bien gardées. Les riches contemplant les pâturages, les pauvres dans les locatifs bétonnés et bien rentabilisés. Enfin, chacun à sa VRAIE place ! Bienvenue dans le futur monde imaginé par les pontes de Swisscom, La Poste ou des CFF…
Je vous parie que leurs salaires leur permet même d’avoir un joli chalet résidence secondaire en station !
Joël Cerutti
Ah ce service public qui n’en rends plus si il ne rapporte pas, au fait service public ce n’est pas le contraire ?
Oui c’est le contraire, mais il faut avoir les moyens de se le payer. Ils veulent faire des bénéfices avec nos impôts et ensuite il nous taxent pour gagner encore plus et ne rien donner en retour. On dépense 1 milliard pour envoyer un zinzin se crasher sur Mars, par contre pour sortir de ta vallée après 18 heures, il faut prendre un taxi.