FUNI WOR(L)D   Depuis quelques mois, j’emprunte funi, bus et autres trains. Je me suis dit qu’il y avait matière à chronique. Voici FUNI WOR(L)D, une façon comme une autre d’amortir son Abonnement Général… et d’observer comment les usagers occupent les wagons. Sujet de notre premier texte.

Sur les quais de gare, on apprend énormément de choses concernant la Nature Humaine. Parfaitement ! Surtout sur son côté grégaire un poil lobotomisé. J’exagère ? Non, c’est du vécu au quotidien. Qui mérite explications.

Au moment de l’embarquement, les usagers se pressent toujours dans les MEMES wagons. Ceux du centre. Ils ne poussent surtout pas la curiosité plus loin. En files impatientes, ils engrossent les compartiments, se ruent comment des brutes pour dénicher le Graal d’une place assise.

Le bipède préfère la bétaillère à plus de liberté.

Alors que tout devant, les sièges libres ne manquent parfois pas. Vous en déduisez les mêmes choses que moi, au niveau du symbole ? Le bipède suit les autres, il se positionne là où il se sent rassuré, il n’essaie pas d’explorer d’autres espaces. Il préfère la bétaillère à plus de liberté. Il se dit qu’il ne sert à rien de bouger. Pourquoi parcourir quelques centaines de mètres ? La Zone de Confort, c’est le milieu du quai, là où les passages sous voies les ont aiguillés. Inutile de réfléchir, de tenter le coup, de réaliser quelque effort ! L’union fait la farce compacte. On se presse ensemble. Comme les autres, comme un seul homme, comme une seule femme, des transports plus qu’en commun.

Parfois, dans le haut-parleur, un contrôleur charitable suggère de se DEPLACER du centre vers les wagons de tête. Si certains seraient tentés de suivre les conseils, ils n’arrivent pas forcément à bouger sans l’aide d’une tronçonneuse. Moutons, les voilà déjà tombés du haut de la falaise. Même survivants, ils ne peuvent bouger, coincés sous les corps des autres.

Dans les écoles, on devrait apprendre à se rapprocher des locomotives.

Ces réflexes s’amorcent sur les quais de gare et le reste suit. D’autres observateurs pourraient l’appliquer à tous les mouvements de masse de notre pov’ monde.

Aaaahh, cela n’en a pas l’air mais, devant les trains, on comprend tout de ce qui empêche de sortir des rails, d’emprunter un autre aiguillage. Dans les écoles, on devrait apprendre à se rapprocher des locomotives. Moi, je dis…

Joël Cerutti

PS : Ce raisonnement s’applique aussi aux wagons de queue. Là, ça serait l’attraction du radiateur.

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