ARNAQUE PYRAMIDALE L’affaire s’est déroulée en Valais, mais rassurez-vous, ce genre d’escroquerie est universel.
On les appellera G.M. et P.D. Difficile de donner leurs noms, ils vont bientôt être jugés et comme vous le savez, tout inculpé est présumé innocent avant de passer devant une cour de Justice. Ils n’en risquent pas moins une bonne paires de taule, vu que ce ne sont pas des enfants de chœur.
Innocents, ils ne le sont pas, puisqu’ils ont avoué avoir monté une belle escroquerie à la Madoff : une pyramide de Ponzi de la plus belle espèce. Une bonne septantaine de floués et une bonne vingtaine de millions disparus dans la nature.
La pyramide en question est une arnaque qui consiste à attirer des gogos qui veulent discrètement placer du fric.
Pour les braves gens qui ne savent pas encore comment ça marche, la pyramide en question est une arnaque qui consiste à attirer des gogos qui veulent discrètement placer du fric. On leur promet des rendements de 10 à 20% et, en réalité, on paye ces intérêts avec le pognon des pigeons qui viennent ensuite. Les gogos de l’affaire sont surtout des Français, pas mal de Belges et un petit peu de Gabonais.
Commencée en 1998, l’arnaque a duré jusqu’en 2009, date à laquelle l’Autorité fédérale des marchés financiers (FINMA) a commencé à y mettre le holà.
Grigous fortiches
Entre temps, nos deux gaillards se sont bien goinfrés. Pour leurs menus frais et train de vie digne de leur statut de financiers de haut vol, G.M. et P.D. se sont juste engouffrés près de 9 millions de francs. Pas mal, c’est plus de la moitié de la somme totale des apports des clients !
Pour faire plus sérieux, les deux hommes ont créé toutes sortes de sociétés en Suisse d’abord, puis à Londres, à Hong-Kong et même à Francfort. Et comme G.M. et P.D. parlaient l’anglais comme des vaches valaisannes, ils ont entraîné dans leurs affaires quelques amis plus familiers de la langue de Shakespeare qui se sont retrouvés à Londres en train de gérer des compagnies qui ne brassaient que du vent.
C’est là où nos deux grigous se sont montrés les plus fortiches. Personne, ni leurs familles, ni leurs employés ne se sont rendus compte qu’en fait, les lascars n’avaient jamais placé le moindre centime sur les marchés financiers !
Ils n’y ont vu que du feu jusqu’au moment où la pompe à pigeons s’est forcément tarie.
Quant aux clients, bercés par des relevés de comptes totalement inventés, ils n’y ont vu que du feu jusqu’au moment où la pompe à pigeons s’est forcément tarie. Comme le dit le rapport de police : « Dès 2007, le mécontentement des clients s’est fait croissant à l’instar des demandes de remboursement. G.M. et P.D. n’avaient de cesse que de capitaliser les gains et de reconduire les contrats afin d’inciter les clients à différer le retrait de leurs capitaux. Et cela en usant de toutes sortes d’allégations sans fondements»
« Bon père de famille »
Aujourd’hui, les deux aigrefins coulent des jours tranquilles quelque part en Valais. Ils attendent leur procès en se répandant dans tous les bistrots pour clamer leur innocence et salir ceux qui leur avaient fait confiance. A commencer par leurs anciennes femmes et quelques vieux amis qui se trouvent dans des merdes noires, poursuivis qu’ils sont pour être bêtement entrés dans l’une des sociétés des escrocs qui est… en noms collectifs (SNC) !
Que cette histoire vous serve de leçon, braves gens. Ne faites jamais confiance à des hommes qui comme G.M. «donne une impression de stabilité et fait figure de bon père de famille». Car il est bien connu que les fripouilles n’ont jamais la gueule de l’emploi !
Dernier petit détail cocasse, le «bon père de famille» a profité de son séjour en taule pour écrire un ouvrage édifiant dont «le thème est le passé, le présent et le futur de l’humanité aux travers des religions et des croyances». Et en termes de croyances, il en connaît un bout !
Patrick Nordmann
C’est le moment de les faire disparaître dans les tas de neige à la sortie d’une soirée bistrot bien arrosée ou de les subtiliser comme esclaves au fond de vos chais! (NB: Quelle horrible moralité : tu veux faire fructifier ton bas de laine? T’auras que le droit d’être tondu… déprimant)