TU PRENDS OU TU LAISSE (S) !   On le sait depuis un bout de temps et on n’a pas fini de le savoir : nos soi-disant Services publics nous prennent pour des moutons. Et ça concerne aussi nos chiens !

Petite anecdote éclairante. En date du 31 janvier, je fais un aller-retour Lausanne-Genève et je m’arrange pour prendre un Inter City (IC) qui propose un bar et un restaurant à l’étage. Les prix y sont prohibitifs, la bouffe plus qu’incertaine avec un seul avantage pour le client : il y trouve facilement de la place, vu que l’endroit est si sinistre que seuls les naïfs ou les soiffards de mon espèce s’y risquent.

A l’aller, je m’installe à une table, ce qui est bien pratique pour lire ou travailler, et je commande une petite bière ambrée à 6 balles tout de même !

Dexter, mon petit chien Cavalier King Charles, dort sous la table dans son coussin de transport. Tout se passe sans problème, comme toujours.

Au retour, au départ de Genève, je m’installe dans les mêmes conditions et c’est alors que l’enfer des CFF actuels débute. Le responsable du wagon-restaurant, cet après-midi-là, est un vieux rabougri moustachu et chenu, courbé par sa petite vie d’employé médiocre. Il se met à hurler en schwitzerdütsch : « Huende verbott ! Raus ! »

Comprenant que dans notre pays, on n’a de plus en plus affaire à des sortes de nazis pour lesquels les ordres, aussi injustes et discriminatoires soient-ils, sont la justification à leur asservissement au système, je lui demande d’abord poliment de me parler en français : « Ça, interdit ! Les chiens pas dans restaurante !!! Vous raus ! » Je lui demande de m’indiquer où se trouve cette interdiction, il me jette sur la table la carte des menus improbables que notre compagnie ferroviaire propose aux malheureux qui osent s’attabler dans ce bistrot roulant. Effectivement, en tout petit, on peut lire que les chiens ne sont pas admis dans « l’établissement ». Je lui demande pourquoi un sigle « Interdit aux chiens » n’est pas placardé à l’entrée du wagon et notre joyeux grincheux marmonnant repart vers sa cahute sans avoir de réponse. Il ajoute juste : « Fou, pas service ! » Je lui réponds sur le même ton : « Ich, che m’en foutre ! »

Quelques minutes plus tard, un appel est lancé dans les haut-parleurs du train : « Chef de train, demandé wagon-restaurant ! » Avec la perspicacité qui me caractérise, je me dis « Ça va être pour ma pomme ! »

Effectivement, une minute plus tard, débarque le contrôleur qui parcourt tout le wagon et passe devant moi, sans voir le chien endormi sous la table.

Il revient en arrière et me demande : « C’est vous qui avez un chien ? » Je lui réponds : « Oui, mais comment avez-vous deviné, il est caché sous la table ! » L’aimable contrôleur (romand) a l’air bien emmerdé. «  C’est interdit dans les wagons-restaurants ! C’est marqué sur leur menu ! Sortez du wagon avec votre chien et je vous paie un verre à l’extérieur ! »

Je le remercie pour sa générosité et je lui demande : « En fait qui commande dans ces trains, c’est l’entreprise des CFF ou bien les incapables à qui vous avez confié la gestion de la restauration ? » Il ne répond rien et me demande à nouveau de sortir. Je refuse, arguant que les chiens, tous comme les juifs, les musulmans et n’importe quel quidam a le droit de prendre le train et donc d’être accueilli dans tous les compartiments. Le contrôleur, épuisé, abandonne la discussion et je reste à ma place jusqu’à Lausanne. Sans être servi, évidemment !

En conclusion, je n’aurai qu’un mot « Ouarf ! »

 

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