COURANT ALTERNATIF Il n’est pas certain que la débauche d’infos sur les écrans CFF soient toujours pertinentes. Elles manquent parfois de réactivité ou de lisibilité. Et, en plus, ça doit consommer un max, ces trucs ! Ecolos, les transports en commun, vraiment ? La chronique Funi Wor(l)d émet quelques doutes.
On est passé rapido de Gutenberg à Star Wars, avec les CFF. Tu as vu comme on te lisse dans le sens des cils ? Que de panneaux électroniques pour t’indiquer sur quel quai, à quelle heure, avec quelle composition de convois ! Une profusion! Grand luxe, on te signale MEME des correspondances dans tous les points cardinaux de la Suisse. Mais quel beau pays lumineux ! C’est Noël tous les jours, avec les guirlandes qui clignotent au-dessus de toi qui composes la crèche des humains. Et si cela ne marche plus, si tu te méfies, ils ont gardé les vieux machins, tu sais, ces chiffres et ces lettres imprimés sur du papier avec fond jaune ou blanc.
Tout est prévu ! Tout est sous toit ! Tout est parfait !
La béatitude de se savoir pris comme un enfant par la main pour que tes pieds te mènent vers la juste destination. Tant de communion horaire, j’en verserai des larmes de bonheur.
Ouais. Bon. J’en fais un peu trop.
Dans cette harmonie, il y a quelques canards, des couacs, des notes qui détonnent. Car le scénario informatique repose sur des compétences administratives si perfectibles. Tu t’en doutes, aux CFF, on réfléchit avec la souplesse des gens qui posent des rails.
Cet affichage d’heures, de liens, ça en jette… et ça doit consommer un bras. Il y aura bien un communicateur qui t’argumentera que cela pourrait être de l’énergie verte (une pure supposition, mais si je fouille dans les communiqués de presse, je suis presque certain d’en exhumer une mention quelque part). Dans la sensibilité écolo, la panacée des tranports en commun se doit-elle de griller autant de courant ? Je pose la question, sans jugement, je la laisse ouverte…
Voilà pour la couche de fond. Que l’on peut facilement recouvrir avec d’autres observations.
Dans ma gare, je constate souvent des «error system» qui gèlent l’information. Le vide ne renseigne plus… Et justement, en cas de panne, la réactivité manque un tantinet. L’autre matin, je me retrouve coincé proche de chez moi car le funi de 8 h 19 connaît des avaries techniques. Aucune indication – qui pourrait même être automatisée – n’apparaît devant les yeux des voyageuses et voyageurs perturbés. Pourtant un bel écran tout moderne a été planté proche du distributeur de billets… Seule l’habitude t’indique qu’il faut se rabattre sur le bus qui arrive 20 minutes plus tard. Un peu après 10 heures, si tu es abonné à la Newsletter du SMC, un mail t’explique que le funi est HS…
Après t’être pris cette contrariété horaire, ton esprit se réadapte aux nouvelles donnes.
Ici encore, amuse-toi à tester les correspondances que les officiels t’indiquent avec leurs pixels. D’une façon psychorigide, cela joue. Mais j’ai des exemples, en jouant avec les directs et les régionaux, où tu gagnes plein plein de temps en allant vers une gare puis en faisant marche arrière avec un autre train…
Juste une condition se doit d’être remplie pour réaliser ces exploits: LIRE les indications informatiques. Il arrive que le panneau se trouve en plein soleil. Lorsque cela tape fort, le reflet t’empêche de décrypter quoi que ce soit. Te revoilà devant un bête horaire imprimé… dont la lecture, elle, se retrouve favorisée par notre astre radieux.
Lorsque certaines lumières à basse consommation neuronale réfléchissent pour toi, il n’est pas certain que ton destin CFF soit toujours des mieux éclairés. Moi, je dis…
Joël Cerutti