GUEULE TROP OUVERTE A nos confrères de l’ATS, que nous citons, le président des juges cantonaux vaudois affirme que la chronologie contredit le scoop de Patrick Nordmann. En avançant une telle hypothèse, il engage tous ses collègues. Une prise de position qui démontre sa partialité et invalide toute forme d’enquête objective dans le canton de Vaud. Démonstration par Stéphane Riand de l’1dex.
Tous ceux qui suivant les pérégrinations procédurales du dossier de l’Affaire Légeret, cet homme condamné à la perpétuité, – ce n’est tout de même pas rien -, auront compris à la lecture du dernier article de Patrick Nordmann, que les institutions judiciaires vaudoises souffrent. Et c’est alors qu’apparaît au chevet du souffrant le président des juges cantonaux vaudois, Monsieur Meylan.
Une parole précipitée
Voici ce qu’a déclaré exactement cet homme : « Les deux juges en question sont entrés en fonction comme Juges au Tribunal cantonal le 1er janvier 2011. Ils ne se connaissaient pas à l’époque. Ils se sont peut-être croisés dans le cadre de la procédure d’élection. Ces allégations tombent à faux du fait de la chronologie ». Les lecteurs de L’1Dex et du site de PJ Investigations auront compris que Monsieur Meylan s’exprimait en relation avec la prétendue relation extraconjugale nouée entre deux juges cantonaux qui faisaient partie de deux cours différentes ayant eu à statuer sur le cas de Monsieur Légeret.
De la réponse à cette question peut dépendre la liberté prochaine d’un homme.
A ce stade de la démonstration qui va suivre le lecteur va devoir faire un choix d’une extrême gravité : en prononçant ces paroles, Monsieur Meylan s’exprimait-il à titre privé ou en sa qualité de président et de représentant de l’ensemble du collège des juges cantonaux vaudois ? De la réponse à cette question peut dépendre la liberté prochaine d’un homme. Je ne sais ce que le citoyen vaudois moyen peut répondre à cette question, je ne sais ce que le lecteur moyen de L’1Dex ou du site de PJ Investigations peut répondre à cette question, mais je sais ce que je réponds personnellement à cette question.
Une nuance pas si simple
Monsieur Meylan a été interrogé à ce sujet non pas en sa qualité de simple citoyen, mais en sa qualité de président du Tribunal cantonal, organe autorisé pour communiquer au nom et pour le compte de ses collègues magistrats. Il s’exprimait, selon mon appréciation personnelle, ès qualités, c’est-à-dire de sa fonction de président des juges cantonaux vaudois.
Monsieur Meylan, selon les informations obtenues par L’1Dex, a déjà fait l’objet de deux demandes de récusation admises formées par l’avocat de Légeret dans le passé.
Le citoyen moyen vaudois aura prochainement l’occasion de constater que Monsieur Meylan va dire qu’il ne s’exprimait ni à titre personnel, ni à titre de représentant de ses collègues, mais uniquement de par son titre fonctionnel de président. Cette nuance n’est pas simple, le lecteur en saura bientôt la raison.
Monsieur Meylan, selon les informations obtenues par L’1Dex, a déjà fait l’objet de deux demandes de récusation admises formées par l’avocat de Légeret dans le passé. Monsieur Meylan ne va donc pas statuer dans le dossier Légeret. S’il avait quelques velléités à le faire, il se serait lui-même sabordé par les paroles reportées ci-dessus, puisque celles-ci signifient que le magistrat a déjà connaissance de la réponse à une question qui ne devait être résolue qu’après les auditions des deux magistrats «coupables» de relations intimes rapprochées et après les auditions éventuelles d’autres témoins qui auraient pu avoir fréquenté ces deux magistrats, homme et femme. Par conséquent, Monsieur Meylan, en s’avançant si vite, va faire l’objet d’une inéluctable récusation pour défaut d’apparence de partialité.
Récusation globale
Mais il y a plus grave. Dès l’instant où l’on admet que Monsieur Meylan ne s’exprimait pas seulement à titre personnel, ne s’exprimait pas seulement en qualité de président, mais s’exprimait également en qualité de président des juges cantonaux et donc en qualité de représentant de ces juges cantonaux, on peut conclure logiquement que Monsieur Meylan, par cette parole trop rapide a précipité la récusation de l’ensemble des juges cantonaux vaudois qui avaient connaissance, avec leur président, avant même celui-ci peut-être, de la réponse donnée.
Tous les juges du canton peuvent être invités en qualité de témoins.
Cela signifie que tous les juges cantonaux vaudois, pas seulement le président, puisque Monsieur Meylan était président de tous les juges cantonaux vaudois, se sont ainsi exprimés par sa bouche : « Les deux juges en question sont entrés en fonction comme Juges au Tribunal cantonal le 1er janvier 2011. Ils ne se connaissaient pas à l’époque. Ils se sont peut-être croisés dans le cadre de la procédure d’élection. Ces allégations tombent à faux du fait de la chronologie ».
Monsieur Meylan ne va pas aimer cette démonstration. On le comprend.
La démonstration eût pu être plus courte : puisque Monsieur Meylan a déjà été récusé en l’Affaire Légeret, il n’a pu s’exprimer sur cette affaire ès qualités de président, mais ès qualité de président du collège des juges cantonaux.
Et on ne fait même ici allusion à une autre évidence : tous les juges du canton peuvent être invités en qualité de témoins; ils peuvent en effet avoir aperçu quelque intimité forte entre les deux magistrats concernés.
Monsieur Meylan ne va pas aimer cette démonstration. On le comprend.
Tous les juges cantonaux vaudois doivent ainsi être récusés sur la question de la révision requise par Me Lob, l’avocat de Monsieur Légeret.
Du soupçon à la réalité de la chose
Une autre question va nécessairement se poser, celle de la chronologie des liens relationnels, d’amitiés, d’amitié sexuelle, de complicité ou d’amour entre les deux magistrats. Monsieur Meylan, par sa parole précipitée, a voulu signifier au monde vaudois que l’institution qu’il représente ne se fait pas beaucoup de souci sur l’éventuelle nullité du procès Légeret, invoquant une chronologie qui serait favorable aux institutions et défavorable à l’accusé condamné. Mais le brave s’est exprimé de mon point de vue bien trop tôt, viciant une procédure qui n’avait pas même démarré.
Un soupçon qui peut, si le droit est appliqué dans toute sa force formelle, conduire à la libération anticipée et rapide de Monsieur Légeret.
Et même si Monsieur Meylan avait raison, sur le plan formel et matériel, même s’il avait doublement raison, va surgir nécessairement la question du soupçon des liens entre les deux magistrats.
Un soupçon qui peut, si le droit est appliqué dans toute sa force formelle, conduire à la libération anticipée et rapide de Monsieur Légeret.
Ici, à L’1Dex, on sait tous que cela n’arrivera pas. Mais l’intérêt de la chose est de savoir comment l’institution judiciaire vaudoise va dégoupiller la bombe qui menace les institutions.
Stéphane Riand
Les juges nommés par le grand conseil ont de grandes responsabilités puisque ds le cas de f. Legeret ils l ont condamné à vie et sans preuve il ne lui ont pas donné le bénéfice du doute ils ne l auront pas non plus : justice équitable